Un ancien ministre gabonais invite Ali Bongo à renoncer à sa candidature à la présidentielle
Des voix s’élèvent de plus en plus pour appeler le président gabonais à renoncer à sa candidature à la présidentielle du mois prochain. Hier, au cours d’un point de presse tenu à Libreville, c’est Me Fabien Méré, ancien ministre des gouvernements d’Ali Bongo, qui l’a invité à « une catharsis mystique » devant conduire le candidat-président à prendre la bonne décision en vue d’apaiser le climat politique ambiant.
La candidature d’Ali Bongo continue de créer des remous et surtout des inquiétudes face à son entêtement à briguer un nouveau mandat. Vendredi à Libreville, c’est l’ancien ministre délégué aux Travaux publics et à l’Économie forestière, aux Eaux et à la Pêche, Fabien Méré, qui a supplié le président Ali Bongo de renoncer de lui-même à sa candidature.
Non sans déploré les violations des libertés publiques du régime actuel qui brille par des arrestations en cascade des militants de l’opposition, le musellement de la presse et l’incapacité des magistrats à lire le droit dans la configuration actuel, dans le cas Ali Bongo qui suscite moult contestations devant les tribunaux gabonais et étrangers. Fabien Méré a tenu à tirer la sonnette d’alarme sur un climat socio-politique à la dérive, loin de l’apaisement.
Me Fabien Méré répondant aux questions de la presse
Au nom du respect de la dignité humaine, thème central de ce point de presse, l’avocat au barreau du Gabon a indiqué que le pays était plongé dans une « inquiétude généralisée » du fait de l’entêtement d’Ali Bongo à faire acte de candidature à cette présidentielle malgré les forts soupçons de corruption qui gangrènent son dossier de candidature et sa filiation controversée.
Abordant la situation administrative d’Ali Bongo liée à ses actes d’Etat-civil, Me Fabien Méré a indiqué « que nous sommes dans une situation inédite et unique au monde, avec une personne qui se retrouve avec cinq actes de naissance », et d’ajouter : « Ali Bongo est gabonais oui, mais Ali Bongo a des problèmes avec son acte de naissance oui, c’est évident ». Une situation qui semble présager des lendemains tumultueux pour le pays au vu des contestations que suscite la candidature d’Ali Bongo.
« Cette obstination de mon frère n’augure pas de lendemains meilleurs. Les nuages s’amoncellent, le ciel s’assombrit, je crains que nous ne sombrions à nouveau dans un bain de sang. Je crains que demain ne soit pire qu’aujourd’hui » a dépeint Fabien Méré. Avant d’inviter l’actuel locataire du palais du Bord de mer à « une catharsis mystique » : « Je le lui demande parce que je sais qu’en chacun de nous, nous possédons une part divine susceptible de nous faire revenir sur le droit chemin ».
Cet appel au respect de la dignité humaine a tout de même aucune chance d’être pris en compte par le président sortant qui ne rechignerait pas à se présenter à cette présidentielle malgré les scissions que sa candidature a suscité dans son propre parti avec notamment départ de plusieurs cadres de la première heure du parti fondé par son père un 12 mars 1967.
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