Chasse médiatique

La HAC a déjà fait disparaitre 67 médias en ligne au Gabon depuis le début de l’année 2024 !

La HAC a déjà fait disparaitre 67 médias en ligne au Gabon depuis le début de l’année 2024 !
La HAC a déjà fait disparaitre 67 médias en ligne au Gabon depuis le début de l’année 2024 ! © 2024 D.R./Info241

La Haute autorité de la communication (HAC) a dressé le bilan de sa chasse visant les médias en ligne gabonais jugés en situation irrégulière, le 18 avril dernier. Depuis la suspension de 121 de ces médias début janvier, l’organisme de régulation a réussi à faire abdiquer 67 d’entre eux, soit plus de la moitié des entreprises de presse toujours dans son viseur. Un projet de dégraissage massif des médias débuté sous Ali Bongo, devenu réalité sous l’ère de la transition.

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Sous la direction inchangée de Germain Ngoyo Moussavou, malgré le changement de régime survenu le 30 août dernier, la HAC persiste à exercer une pression aboutissant à la fermeture de nombreux titres de presse privés en ligne. Cette entreprise de l’institution publique a abouti, le 10 janvier, au bannissement de 121 titres de presse, entraînant le blocage de leurs adresses web par les fournisseurs d’accès à internet.

Le communiqué de la HAC du 18 avril dernier

Cette suspension, aux allures de censure, semble avoir porté ses fruits, puisque sur les 121 titres censurés, seuls 13 sont sortis de « l’illégalité », tandis que 41 continuent de faire de la résistance. À travers cette opération d’envergure, la HAC a potentiellement fait disparaître de la toile pas moins de 67 médias. Une situation de réduction du nombre de médias gabonais qui semble ne pas susciter d’émotion chez Ngoyo Moussavou et ses collègues.

Au contraire, dans son communiqué bilan, la HAC invite ces 41 médias qui n’ont pas encore mis la clé sous la porte à obtenir une « autorisation de paraitre » de ses services. Cette injonction s’adresse pourtant à des médias qui contribuent au pluralisme et à la diversité de notre paysage médiatique. Certains confrères concernés évoquent non pas un manque de volonté, mais les nombreuses contraintes administratives et conditions imposées par un Code de la communication jugé liberticide et hérité du régime répressif d’Ali Bongo.

Plutôt que de traquer les médias en ligne « illégaux », la HAC aurait dû s’atteler à assainir les conditions d’exercice de la « légalité » des médias dans notre pays. En choisissant de sévir pour sévir, la HAC et ses membres revendiquent l’application d’un Code liberticide doté de nombreux écueils. Un projet qui remonte à l’ère Ali Bongo qui a connait son épilogue et sa manifestation totale en pleine transition. A l’heure où les autorités de la transition prônent le renouveau d’institutions victimes des errements du passé.

@info241.com
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