Taxe mobile

Mobile Money : les Gabonais soumis à une taxe de 0,5 % sur leurs transactions dès 2025 !

Mobile Money : les Gabonais soumis à une taxe de 0,5 % sur leurs transactions dès 2025 !
Mobile Money : les Gabonais soumis à une taxe de 0,5 % sur leurs transactions dès 2025 ! © 2024 D.R./Info241

À partir de janvier 2025, le Gabon introduira une taxe sur les transactions électroniques, notamment sur les retraits effectués via des services de mobile money tels qu’Airtel Money et Moov Money. Le gouvernement de la Transition prévoit de prélever 0,5 % sur les retraits de montants égaux ou supérieurs à 10 000 francs CFA. Cette mesure, qui suscite déjà des débats, a été détaillée par Jean-Baptiste Ngolo Allini, directeur général de l’Économie et de la Politique fiscale, dans un entretien accordé à L’Union ce lundi. Il justifie cette nouvelle taxe par le besoin croissant de financer les projets inscrits dans le Plan national de développement de la Transition (PNDT).

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Ngolo Allini a expliqué que cette décision fait partie d’une stratégie plus large visant à diversifier les sources de revenus de l’État, trop dépendant des recettes pétrolières. « Il est impératif que le Gabon trouve des moyens innovants de mobiliser des ressources pour financer les projets du pays, surtout dans un contexte de transition économique et politique  », a-t-il déclaré. Selon lui, la nouvelle taxe sur les transactions électroniques permettrait de générer des fonds nécessaires tout en répondant aux exigences de modernisation et de développement.

Une taxe ciblée

Face aux critiques émanant des consommateurs, qui craignent une augmentation des coûts des services financiers, notamment pour les ménages à faible revenu, le directeur général a tenu à clarifier que cette taxe cible avant tout les transactions de grande envergure. « Les petits transferts ne seront pas impactés. Cette taxe s’appliquera aux retraits dépassant 10 000 francs CFA, et non aux petites opérations quotidiennes  », a-t-il précisé, cherchant à rassurer une population inquiète des répercussions économiques.

 

Pays Taux de taxe sur Mobile money Type de transactions concernées Date de mise en place
Gabon 0,5 % Retraits ≥ 10 000 FCFA 2025
Congo-Brazzaville 1 % Transferts et retraits de tout montant 2022
Cameroun 0,2 % Transferts d’argent 2021
Côte d’Ivoire 1,5 % Transferts d’argent, retraits via mobile money 2019
Rwanda 0,5 % Transferts d’argent entre usagers, retraits 2020
Tanzanie 0,5 % - 1 % Transferts et retraits d’argent selon les montants 2021
Ouganda 0,5 % (initialement 1 %) Transferts d’argent et paiements via mobile money 2018 (réduit en 2021)

Malgré cette précision, de nombreux Gabonais s’inquiètent des effets cumulés de cette nouvelle taxe, surtout dans un pays où les services de mobile money sont devenus essentiels pour les transactions quotidiennes. Les opérateurs économiques craignent que cela n’ajoute une charge supplémentaire aux utilisateurs réguliers, en particulier dans un contexte où l’accès aux services bancaires traditionnels reste limité. À cela, Ngolo Allini répond : « Cette taxe est comparable à celles déjà en vigueur dans d’autres pays africains, et elle vise à renforcer les capacités fiscales de l’État sans affecter la majorité des usagers ».

Possibles ajustements

L’une des préoccupations majeures soulevées par les associations de consommateurs concerne l’impact de cette mesure sur les couches les plus vulnérables. Ngolo Allini a toutefois assuré que le gouvernement prendra des mesures pour surveiller et ajuster l’impact de la taxe si nécessaire. «  Nous sommes conscients des défis, et l’État reste attentif aux effets que cette réforme pourrait avoir. Si des ajustements sont requis pour protéger les plus démunis, ils seront envisagés  », a-t-il affirmé.

En outre, le directeur général a rappelé que cette taxe n’est qu’une partie des réformes plus larges que le gouvernement souhaite mettre en place pour stabiliser les finances publiques et relancer l’économie gabonaise. «  Notre objectif est de renforcer la résilience économique du Gabon en nous éloignant de la seule dépendance aux ressources pétrolières. Cela nécessite de mettre en place des outils financiers adaptés à notre époque » , a-t-il ajouté. Les autorités gabonaises espèrent ainsi équilibrer le budget tout en finançant les investissements indispensables au développement du pays.

Dans ce contexte, Ngolo Allini a exhorté les citoyens à comprendre la nécessité de telles réformes. « Nous devons faire face à la réalité économique. Ces mesures, bien que parfois difficiles, sont indispensables pour assurer un avenir meilleur et plus stable à notre nation  », a-t-il conclu. Reste à voir comment cette nouvelle taxe sera perçue à long terme et quel sera son impact réel sur l’économie nationale et les populations.

@info241.com
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