Diplomatie

Tensions : Kigali accuse Kinshasa de collaborer avec les rebelles rwandais du FDLR

Tensions : Kigali accuse Kinshasa de collaborer avec les rebelles rwandais du FDLR
Tensions : Kigali accuse Kinshasa de collaborer avec les rebelles rwandais du FDLR © 2022 D.R./Info241

Le Rwanda a de nouveau accusé la République démocratique du Congo de collaborer avec le groupe rebelle baptisé "Forces démocratiques de libération du Rwanda"(FDLR). La porte-parole du gouvernement du Rwanda, Yolande Makolo a demandé au gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) d’expliquer « pourquoi l’armée congolaise (FARDC) a collaboré avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)  » lors des combats dans la province du Nord - Kivu frontalière avec le Rwanda.

Moov Africa

La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a déclaré que « les combats entre les FARDC et le M23 sont un conflit intra-congolais », notant que le Rwanda n’a « aucun intérêt à être entraîné dans cette affaire ». « Le ministre des Affaires étrangères de la RDC devrait expliquer pourquoi les FARDC combattent aux côtés des FDLR qui ont bombardé le territoire rwandais le 19 mars 2022 et à nouveau le 23 mai 2022 », a-t-elle déclaré.

Elle s’est également enquise du motif de la coopération avec les FDLR composées de restes de forces génocidaires qui ont toujours l’intention de déstabiliser le Rwanda. « Les FDLR sont un groupe rebelle composé des cerveaux restants du génocide de 1994 contre les Tutsi qui, à différents moments, ont comploté des attaques éclair au Rwanda  », a rappelé la porte-parole dans une déclaration. « Cela fait un certain temps que les FARDC auraient travaillé avec différents groupes rebelles basés dans l’est du pays, y compris les FDLR, pour combattre le groupe rebelle du M23  », a-t-elle affirmé.

Les combats ont éclaté en mars de cette année et se sont ensuite arrêtés pendant un certain temps avant de reprendre vers la fin de la semaine dernière. « Au cours des combats, les FARDC ont tiré des projectiles sur le territoire rwandais qui ont blessé des habitants dans trois secteurs dont Kinigi et Nyange (dans le District de Musanze) et Gahunga dans le District de Burera. Les bombardements ont également détruit des maisons  », a-t-elle encore accusé.

Makolo a déclaré qu’il serait légitime pour le Rwanda de réagir suite à ces incidents mais a souligné que le pays n’avait pas l’intention de le faire. « Alors qu’il serait légitime pour le Rwanda de répondre aux attaques répétitives des FARDC sur notre territoire, le Rwanda n’est pas impliqué dans les combats en cours dans l’Est de la RDC et n’a pas l’intention d’être entraîné dans une affaire interne de la RDC  », a-t-elle déclaré.

Makolo a en outre affirmé que le Rwanda souhaitait collaborer avec les pays voisins pour une solution durable à l’insécurité dans la région. « C’est pourquoi les Forces de défense rwandaises ont demandé une enquête urgente du Mécanisme régional de vérification conjoint élargi sur les bombardements transfrontaliers de cette semaine dans les districts de Musanze et de Burera  », a-t-elle noté.

Kinshasa a pour sa part dénoncé lors de la réunion du conseil supérieur de La Défense présidé par le président Félix Tshisekedi, la « manipulation » du Rwanda voulant justifier son appui au M23 par des accusations « fallacieuses ». Le M23 avait été défait en 2013 par l’armée congolaise soutenue par les casques bleus mais a repris les hostilités, en accusant Kinshasa de ne pas respecter les engagements pris à Nairobi en 2013 pour mettre fin au conflit armé.

Le M23 est né d’une mutinerie de soldats congolais, en majorité issus de l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les combattants du CNDP, eux aussi accusés d’être soutenus par le Rwanda, avaient été intégrés dans l’armée congolaise en 2009.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article