Contre-attaque

Toujours en cavale, HPO brise le silence : déni des accusations, complot et appel à la « sagesse » !

Toujours en cavale, HPO brise le silence : déni des accusations, complot et appel à la « sagesse » !
Une capture d’écran de son message vidéo rendu public hier soir par ses activistes-soutiens © 2024 D.R./Info241

Après 23 jours de cavale, Hervé Patrick Opiangah (HPO), ancien ministre des Mines de la transition, a pris la parole ce samedi 14 décembre pour répondre aux accusations qui pèsent sur lui. L’homme d’affaires et acteur politique est poursuivi pour des faits de viols, d’inceste et d’atteinte à la sûreté de l’État, accusations qu’il rejette en bloc. Selon lui, ces poursuites relèvent d’une vaste « machination politique » orchestrée par des hauts gradés de la Garde républicaine. Une prise de parole en réponse aux déclarations de vendredi du procureur de Libreville Bruno Obiang Mvé.

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Dans une vidéo d’une vingtaine de minutes diffusée par des activistes entièrement ralliés à sa cause dont Jonas Moulenda, HPO a fustigé les conditions dans lesquelles les perquisitions à son domicile auraient été effectuées. "Ils ont emporté tous les coffres à la direction de la police judiciaire et les ont ouverts sans la présence de mes avocats, à l’abri des regards de tout le monde" , a-t-il dénoncé, qualifiant cette procédure de violation de ses droits.

Des millions en espèces et des bijoux

Concernant les fonds saisis, estimés à 175 millions de francs CFA, Opiangah affirme pouvoir en prouver l’origine. "Je travaille depuis bientôt 40 ans, je suis chef d’entreprise, patron de plusieurs sociétés. Je pourrais justifier cette somme les yeux fermés." Il a également défendu la légitimité des bijoux saisis, affirmant que certains étaient des cadeaux, d’autres des achats personnels.

Principaux arguments du fugitif Hervé Patrick Opiangah :

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Perquisitions et saisies - Les coffres ont été ouverts en l’absence de ses avocats, ce qui constitue une violation de ses droits. "Ils ont emporté tous les coffres à la direction de la police judiciaire et les ont ouverts sans la présence de mes avocats."
  - Il peut justifier les 175 millions de francs CFA saisis. "Je travaille depuis bientôt 40 ans, je suis chef d’entreprise. Je pourrais justifier cette somme les yeux fermés."
  - Les bijoux saisis sont des achats ou des cadeaux qu’il peut prouver. "Les bijoux ? Je les ai payés dans le temps, d’autres ont été des cadeaux."
Accusations de viol et d’inceste - La plainte initiale est incohérente, le plaignant ayant changé en cours de procédure. "Il y a deux mois, la mère de mon enfant a signé un PV affirmant que tout ce qui m’était reproché était faux."
  - Une manipulation politique est derrière ces accusations. "Ne vous laissez pas abuser. Mon problème est ailleurs, il est totalement politique."
Conspiration contre lui - Il affirme avoir déposé une plainte le 20 novembre pour dénoncer une conspiration orchestrée par des agents de la GR. "Depuis septembre, des agents de la Garde républicaine construisent des mensonges pour m’impliquer dans une déstabilisation."
Engagement économique et social - Il affirme avoir contribué à la création de milliers d’emplois au Gabon. "J’ai offert pas moins de 5 000 emplois directs et 1 500 à 2 000 emplois indirects."
  - Il estime avoir aidé à maintenir la paix et la stabilité du pays. "Nous avons œuvré ensemble pour éviter le brasier et ramener la stabilité."
Soutien au régime de transition - Il rappelle son rôle actif dans la chute d’Ali Bongo et sa proximité avec les autorités de transition. "Vous et moi savons que nous avons fait un don de soi pour arriver à la situation actuelle."
Critique de la justice - Il dénonce une instrumentalisation judiciaire pour des règlements de comptes. "Je refuse que des individus mal intentionnés me nuisent par des accusations mensongères."
Appel à la réconciliation - Il exhorte les autorités à privilégier la paix et l’intérêt supérieur de la nation. "La sagesse commande que l’intérêt supérieur de la nation prime sur les règlements de comptes."
Condition pour revenir au pays - Il reviendra au Gabon uniquement si sa sécurité est garantie. "Quand la sécurité me sera garantie, je viendrai en âme et conscience."

Sur les accusations de viol et d’inceste, l’ancien ministre a soulevé des incohérences dans le dossier. Il a notamment pointé un changement de plaignant en cours de procédure, passant d’un individu extérieur à la mère de sa fille. "Il y a deux mois, elle a signé un procès-verbal affirmant que toutes les allégations étaient fausses. Comment comprendre qu’elle se retourne maintenant contre moi ?".

Une victime finalement

Opiangah a également rappelé qu’il avait lui-même déposé une plainte le 20 novembre dernier pour dénoncer ce qu’il qualifie de « conspiration » à son encontre. "Depuis septembre, des agents de la Garde républicaine, sur ordre de leur hiérarchie, construisent des mensonges pour m’impliquer dans une prétendue déstabilisation des institutions" , a-t-il déclaré.

Selon lui, ces accusations sont un écran de fumée visant à masquer des motivations purement politiques. "Mon problème est ailleurs. Il est totalement politique, tout le reste n’est qu’habillage." Il a lié ces attaques à son rôle dans le renversement du régime d’Ali Bongo, le 30 août dernier, affirmant avoir été un soutien actif des autorités de transition.

Son appel aux autorités de la transition

S’adressant directement au président de la transition, Brice Oligui Nguema, Opiangah a lancé un appel à l’apaisement : "Nous avons œuvré ensemble pour éviter le brasier et ramener la stabilité au Gabon. Aujourd’hui, la sagesse commande que l’intérêt supérieur de la nation prime sur les règlements de comptes."

Dans un ton plus solennel, l’ancien ministre a exhorté les dirigeants à préserver la paix dans le pays. "La paix est plus importante que les passions et les luttes individuelles. Je prie que la sagesse l’emporte sur les tensions actuelles." Il a rappelé son engagement passé aux côtés des autorités, soulignant qu’il a, selon ses estimations, contribué à la création de milliers d’emplois au Gabon.

Une machination

Pour HPO, ces attaques contre sa personne témoignent d’une instrumentalisation de la justice. "Je ne peux accepter que des individus mal intentionnés cherchent à me nuire par des accusations mensongères. C’est une injustice que je refuse de cautionner."

Il a également adressé ses remerciements à ses partisans et à la diaspora gabonaise pour leur soutien indéfectible. "Merci à ceux qui n’ont pas cru à cette machination et qui continuent à m’appuyer malgré les campagnes de dénigrement".

Une défiance ouverte

L’homme politique a assuré qu’il est prêt à se rendre à la justice dès que sa sécurité sera garantie. "Je reviendrai en âme et conscience. Je n’ai rien à me reprocher, et je suis convaincu que les faits finiront par m’innocenter."

Ce témoignage public marque un tournant dans une affaire aux ramifications complexes, mêlant accusations judiciaires et enjeux politiques. En attendant une issue, HPO reste en cavale, défiant ouvertement les autorités gabonaises, tout en appelant au dialogue et à la réconciliation nationale.

@info241.com
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