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ChatGPT, l’agent à intelligence artificielle qui menace de changer la face du monde

ChatGPT, l’agent à intelligence artificielle qui menace de changer la face du monde
ChatGPT, l’agent à intelligence artificielle qui menace de changer la face du monde © 2023 D.R./Info241

Dans la course mondiale vers l’intelligence artificielle (IA), ChatGPT, développé par la compagnie américaine OpenAI, représente une sorte de « Saint Graal » de l’IA qui a enflammé la ferveur d’une centaine de millions d’utilisateurs à travers le monde depuis son lancement, le 30 novembre 2022 jusqu’à la fin janvier dernier, selon les chiffres comptabilisés par la banque suisse UBS. En termes de succès, ChatGPT bat littéralement des ténors des services et applications en ligne en étant tout juste à sa phase de prototype.

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Pour mieux comprendre ce qu’est ce nouveau-né du monde de l’IA, La rédaction d’Info241 a posé la question à l’intéressé (ChatGPT en personne) et voici comment il se présente : « ChatGPT est un programme informatique avancé développé par OpenAI qui utilise l’intelligence artificielle pour comprendre et générer du texte en réponse à des questions humaines. Il est capable de comprendre une grande variété de sujets et de domaines de connaissances, et peut fournir des réponses précises et informatives. ChatGPT est entraîné sur de vastes ensembles de données, ce qui lui permet de s’améliorer constamment en matière de précision et de qualité des réponses fournies  ».

Les humbles journalistes que nous sommes pourraient être tentés de vous fournir un article entièrement généré par l’intelligence artificielle (mais ce ne serait certainement pas honnête, et le rédacteur en chef ne serait résolument pas content), mais il faut aussi savoir qu’un texte généré par la machine se basera sur les données existantes sur la toile jusqu’à l’année 2021 et ne pourrait donc pas répondre à des questions ou des événements plus récents qui n’ont pas encore été inclus dans sa base de données. Autre bémol, il s’est avéré que ChatGPT peut faire des erreurs ou fournir des inexactitudes voire même mentir en inventant des noms ou des événements, qui, factuellement, n’existent pas, selon de récentes expériences, il ne faudrait donc pas l’utiliser comme un moteur de recherche tel que Google ou une encyclopédie et encore moins en tant que référence en matière juridique.

Intelligent, ChatGPT l’est certainement en rhétorique et en discours pouvant aisément vulgariser une dissertation sur la théorie de l’évolution ou la théorie des cordes ou encore vous faire comprendre en termes simples que le chat de Schrödinger est à la fois vivant et mort, mais le « génie » de la machine s’arrête là, dans la mesure où elle ne défrayerait en aucun cas les chroniques en battant Garry Kasparov dans une partie d’échecs (pour le moment en tout cas).

La course à l’intelligence artificielle

La ChatGPT mania qui enflamme l’engouement et la passion mondiale n’est pas sans éveiller l’intérêt des géants du Web tels que Google, Meta et compagnie, notamment pour les perspectives financières alléchantes. On parle d’ores et déjà de guerre de l’IA entre Google et Microsoft qui proposent des agents conversationnels intégrés à leurs moteurs de recherche.

Le 6 février dernier, Google dévoilait son agent conversationnel baptisé Bard qui se veut un concurrent sérieux pour ChatGPT, financé par Microsoft et intégré à son moteur de recherche Bing. Les espérances des géants du Web sont grandes, comme le traduit le blog de Sundar Pichai, le PDG de Google qui a déclaré « Bard cherche à combiner l’étendue des connaissances mondiales avec la puissance, l’intelligence et la créativité de nos grands modèles linguistiques ». Un problème majeur se pose cependant, dépourvu de conscience et ne pouvant « distinguer le bien du mal », de quelle manière les développeurs pourront empêcher la diffusion de contenus à caractère abusif ou illégal partagés sur le Web, qui demeure la source première et exclusive de données pour l’IA ? La question est pour l’heure sans réponse.

Ce point crucial et alarmant du développement de l’intelligence artificielle gagne en importance avec la récente annonce du milliardaire américain Elon Musk de vouloir, lui aussi, se lancer dans le développement d’une plateforme alternative à ChatGPT de la compagnie OpenAI, qu’il avait d’ailleurs co-fondé en 2015, avant de la quitter en 2018, et en devenir l’un des principaux détracteurs.

Pour Elon Musk, ChatGPT censurerait les idées de droite, ce qui va à l’encore de sa propre conception de la liberté d’expression qui avait transformé twitter en une tribune de contenus haineux selon le Center for Countering Digital Hate aux Etats-Unis, notamment en redonnant la parole à des comptes suspendus pour avoir transgressé les règles de Twitter, à l’instar de Donald Trump. Reproduire la vision libertaire de Musk dans le secteur de l’IA, lui qui avait déjà qualifié l’intelligence artificielle d’ « angoissante », voire « dangereuse », poserait des problèmes à plus d’un niveau.

ChatGPT : l’attaque des clones chinois

Si ces quelques mois depuis l’apparition du ChatGPT sur la scène ont été suffisants pour gagner les esprits à la cause de l’IA, la guerre pour gagner le marché des chatbots de l’intelligence artificielle ne fait que commencer. À peine quelques mois après l’annonce ChatGPT, les géants chinois de la Tech ont déjà annoncé la couleur du combat acharné futur en annonçant des concurrents qui se veulent sérieux à la technologie américaine.

Pour la Chine, il est hors de question de passer à côté de ce filon, et concrètement, le pays a déjà verrouillé l’accès à cette technologie d’OpenAI, enclenchant une course au chatbot intelligent, dans l’espoir de ne pas rater le coche de ce marché. La compagnie chinoise de recherche sur l’IA, Baidu, a annoncé la sortie de son bot « made in China », baptisé Ernie, pour ce mois de mars, après la fin des phases de test. DAMO Academy, la division de recherche d’Alibaba, NetEase, JD.com entre autres grands noms du secteur, ont également annoncé leurs propres clones du ChatGPT, dont certains seraient plutôt orientés à des secteurs spécifiques comme le commerce en ligne, la finance ou l’éducation.

Si la Chine tente de rattraper un certain retard par rapport aux États-Unis en la matière, la situation politique ne facilite en rien les conditions des entreprises chinoises qui doivent résoudre une série de problèmes, à l’instar du manque de puces électroniques et de processeurs graphiques essentiels aux capacités de calculs pour élaborer des modèles de langage similaires à celles de ChatGPT. Le contrôle du pouvoir politique chinois sur les discours en ligne ne facilite aussi en rien la mission des compagnies technologiques qui doivent trouver le moyen de contrôler les réponses politiquement sensibles de leurs bots. Tout cela fait pressentir la portée géopolitique de la course à la technologie IA.

Dans la fièvre actuelle qui secoue le monde de la technologie avec ses engouements et ses appréhensions, ses stupeurs et tremblements, une chose est certaine, la technologie est en marche, et que l’on se rassure, même si la machine peut remplacer l’humain dans certains métiers, qui risquent de disparaître certes (mais n’est-ce pas ce qui arrive depuis la nuit des temps ?), il ne faut surtout pas oublier sur la capacité bien humaine de toujours trouver un moyen de s’adapter et de créer d’autres métiers. Nous sommes très loin du scénario d’une prise du pouvoir par la machine et autres scénarios catastrophe suggérés par le cinéma, l’humain veillera toujours à trouver un chemin vers un monde meilleur (ou du moins, il faut l’espérer).

@info241.com
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