Come-back

En exil médical à l’étranger, Ali Bongo défie Blaise Louembé et revendique être à la tête du PDG !

En exil médical à l’étranger, Ali Bongo défie Blaise Louembé et revendique être à la tête du PDG !
En exil médical à l’étranger, Ali Bongo défie Blaise Louembé et revendique être à la tête du PDG ! © 2025 D.R./Info241

C’est une sortie qui ne manquera pas de faire réagir. Ce vendredi 18 juillet, Ali Bongo, en exil médical dans un pays européen qu’il n’a pas souhaité dévoiler, a publié une longue lettre politique lue à sa place dans une vidéo par son désormais bras droit, Ali Akbar Onanga Y’Obegue. L’ancien président gabonais, renversé le 30 août 2023 par un coup de force militaire, affirme avec force qu’il demeure le président légitime du Parti démocratique gabonais (PDG) et conteste l’autorité de l’actuelle direction dirigée par Blaise Louembé, pourtant issu du congrès du 30 janvier.

Moov Africa

Dans ce message de près d’une vingtaine de minutes, Ali Bongo justifie sa longue période de silence par son placement en résidence surveillée et sa volonté de ne pas interférer dans la transition qui l’a chassé du pouvoir. Mais désormais libre de ses mouvements et soigné à l’étranger, il dit vouloir reprendre la main sur le parti fondé par son père : « Le moment est venu pour moi de m’exprimer à nouveau, avec clarté et détermination  ». Il dénonce un « coup de force interne » orchestré le 7 mars 2024 par certains cadres qui se sont rendus «  au palais présidentiel de transition », et qui auraient permis selon lui une «  ingérence inadmissible  » du pouvoir militaire dans les affaires du PDG.

Refus des actes posés depuis mars 2024

Ali Bongo rejette ainsi toutes les décisions prises par le directoire actuel du parti, qualifiant Blaise Louembé et son équipe « d’usurpateurs » : « Ce directoire illégal et autoproclamé a sapé les fondements de notre parti et rompu les liens entre la direction légitime et les militants  », dit-il. Il déclare « nuls et non avenus  » tous les actes, nominations et exclusions depuis le 7 mars 2024, à l’exception des démissions actées, qu’il choisit de valider «  par souci de clarté juridique  ».

Les grandes lignes de sa lettre come-back :

Élément Contenu / Décision Conséquences politiques
Lieu et date de déclaration 18 juillet 2025, en exil médical en Europe Ali Bongo réapparaît politiquement malgré son retrait national annoncé
Statut revendiqué Président légitime du Parti démocratique gabonais (PDG) Conteste la direction actuelle issue du congrès du 30 janvier
Actes annulés Toutes les décisions prises depuis le 7 mars 2024 par le directoire dit «  illégal  » Réinstauration des structures du PDG d’avant cette date
Nouvelle nomination majeure Ali Akbar Onanga Y’Obegue nommé Secrétaire général du PDG Bras droit fidèle chargé de préparer les investitures et les échéances électorales à venir
Position électorale personnelle Renoncement définitif à tout mandat électif national Maintien à la tête du parti sans être candidat
Réformes statutaires annoncées Séparation du rôle de président du parti et de candidat à la présidentielle Permet au PDG de présenter un autre candidat en 2029
Stratégie organisationnelle Réorganisation interne, actualisation des fichiers, reconquête des bases Objectif affiché : peser aux législatives et locales du 27 septembre
Délégation temporaire Pouvoirs opérationnels confiés à Onanga Y’Obegue pendant l’exil médical Assure la continuité des activités du parti
Position sur les dissidents Sanctions possibles mais ouverture au retour pour ceux qui le souhaitent sincèrement Appel à l’unité des militants restés fidèles
Place du PDG dans l’échiquier politique Affirmation claire que le PDG est désormais dans l’opposition Repositionnement idéologique du parti
Cibles des accusations Blaise Louembé et ses alliés, accusés de coup de force et d’instrumentalisation du parti Début d’une confrontation ouverte entre deux lignes rivales
Vision future Préserver l’héritage politique du PDG et former les jeunes générations Continuité assumée de l’héritage Bongo dans la politique gabonaise

Le clou de cette démonstration de force est la nomination surprise de l’un des plus farouches opposants à Blaise Louembé, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, au poste de secrétaire général du PDG. L’ancien ministre et haut cadre du parti devient ainsi l’homme fort de la « faction Bongo » du PDG, avec pour mission prioritaire la préparation des élections législatives et locales prévues ce 27 septembre. Dans un pied de nez assumé à la direction actuelle, Ali Bongo précise que toutes ces nominations ont été formalisées dès le 14 mai, avant son départ du Gabon pour raisons médicales.

PDG désormais ancré dans l’opposition

L’ancien chef de l’État, tout en rappelant sa décision du 18 septembre 2024 de ne plus briguer de mandat électif au Gabon, insiste que cela ne signifiait en rien une démission de la présidence du PDG. Il promet de rester impliqué dans la vie du parti, dont il dit vouloir « préserver l’héritage, transmettre le flambeau et accompagner la reconquête démocratique  ». L’objectif : faire du PDG un parti d’opposition fort et crédible face au régime de Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce que n’est pas la désormais faction dirigée par Blaise Louembé pourtant en pleine tournée dans l’hinterland.

Ce retour tonitruant dans l’arène politique, à trois mois des scrutins législatifs et locaux, crée un choc dans les rangs du PDG. Il promet d’ouvrir une nouvelle phase de tensions internes, alors que le parti peine à se relever depuis sa chute brutale du pouvoir. Reste à savoir si Ali Bongo, affaibli physiquement mais visiblement déterminé, parviendra à reprendre le contrôle d’un appareil politique qui lui a tourné le dos devant le peu de poids politique et crédibilité de son SG Ali Akbar Onanga Y’Obegue à qui il a transféré plusieurs de ses prérogatives après l’avoir invité à le rejoindre certainement à Londres pour lancer cette ultime offensive.

Qui dirige finalement le PDG : Ali Bongo en exil ou Blaise Louembé ? À qui reviendra la fidélité des militants restés fidèles à cette formation politique ? A l’ancien Distingué camarade président frappé par la maladie et la perte du pouvoir ou au congrès du 30 janvier ? Autant de questions qui devront être clarifiées dans les prochaines heures, au risque d’une implosion fatale qui signerait la mort définitive de l’œuvre d’Omar Bongo, que personne ne regretterait de voir tomber dans l’oubli.

@info241.com
Moov Africa

Newsletter de Info241.com

Inscrivez-vous maintenant pour recevoir notre newsletter quotidienne


Info241.com s'engage à ne pas vous envoyer de messages non sollicités. Si vous changez d'avis, vous pourrez vous désabonner de cette newsletter à tout moment.

Commenter l'article