Litige foncier

Exproprié par un étranger, un gabonais écope de 10 jours de prison pour « outrage à magistrat »

Exproprié par un étranger, un gabonais écope de 10 jours de prison pour « outrage à magistrat »
Exproprié par un étranger, un gabonais écope de 10 jours de prison pour « outrage à magistrat » © 2023 D.R./Info241

Un gabonais d’une quarantaine d’années a jeté en prison mercredi dernier pour une durée de dix jours pour ’’outrage à magistrat’’ et ’’diffamation’’ à la suite d’une affaire de litige foncier. Opposé à un sujet Nigérian dans un litige remporté par ce dernier, ce compatriote s’en serait pris au magistrat à l’origine de cette décision. Une version des faits que réfute le mis en cause qui devrait séjourner encore en prison jusqu’au 27 mai.

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Chaque jour qui passe, des gabonais sont victimes sans cesse d’expropriation des terres laissées par leurs aïeux. Très souvent des autochtones sont expulsés par des expatriés. Une situation qui défraie la chronique. Les cas récents sont ceux de Pacôme Itsana et d’Alphonsine Bourbette qui se sont vus arracher le patrimoine ancestral de leurs parents à Libreville avec le soutien d’autorités judiciaires jugées corrompues. Le dernier cas en date vient de la ville de Port-Gentil.

La version du juge

Il concerne Alex Mbourou, un compatriote la quarantaine d’années révolues, qui a été condamné à dix jours de prison par le tribunal de Port-Gentil pour ’’outrage à magistrat’’, conformément à l’article 133 du Code pénal. En cause, le litige foncier qui l’opposait à un sujet nigérien datant depuis deux ans. Alex Mbourou aurait perdu la bataille judiciaire au cours d’un procès au tribunal administratif. Selon l’instance judiciaire de la cité pétrolière, ce dernier aurait dû faire appel conformément aux dispositions statutaires. Mais rien !

Une vue du tribunal de la ville pétrolière

Quelques semaines après, le gabonais exproprié avec le soutien de la justice aurait fait la rencontre du juge rapporteur Nze Angara. Dans des échanges crus, selon la version du juge, Alex Mbourou se serait laissé emporter par une colère noire et l’aurait traiteé copieusement et publiquement l’homme de loi de ’’corrompu, voleur et vendu’’. Il aurait récidivé une seconde fois, puis une troisième fois des semaines plus tard. Se sentant vexé dans son âme, le juge décidera de porter plainte.

La condamnation

Convoqué le lundi 15 mai dernier par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR) de Port-Gentil, Alex Mbourou a répondu à une plainte pour « outrage à magistrat » et ’’diffamation’’ dans une affaire de litige foncier. C’est ainsi qu’il aura passé plusieurs jours en cellule. Présenté au procureur de la République près du tribunal de Port-Gentil en début de semaine dernière, Alex Mbourou va être orienté vers un juge d’instruction qui aura entendu les deux parties.

Le mis en cause

Selon des dires des proches d’Alex, le juge se serait fourvoyé lorsqu’il a été entendu. Au terme de deux entretiens avec le magistrat plaignant, Alex Mbourou a été placé le 17 mai sous mandat de dépôt pour une durée de dix jours à la prison centrale de Port-Gentil. Sauf que la famille et proches d’Alex Mbourou s’indignent de la décision de justice prise à son encontre dans la mesure où le magistrat ’’outragé’’ n’aurait pas apporté lors de leurs auditions la preuve encore moins aucun témoin lui permettant d’étayer ses allégations.

Solidarité judiciaire ?

D’aucuns se demandent également comment l’affaire de litige foncier est partie à ’’outrage à magistrat’’. En revanche, le professionnalisme et l’impartialité des agents de la DGR de Port-Gentil ont conduit les enquêteurs à entendre également le magistrat plaignant. Malheureusement, lors de son audition le magistrat Nze Angara aurait donné une autre version de celle inscrite sur sa plainte.

Il aurait évoqué entre autres, des regards « outrageants » de la part d’Alex Mbourou et des comportements hostiles survenus en 2022 au hasard de leur rencontre dans la ville de Port-Gentil. Certaines voix évoquent une certaine ’’solidarité judiciaire’’ entre magistrats au profit des plaignants. Quoi qu’il en soit, sa famille, ses proches et amis ont décidé de contre attaquer dès sa libération. Une histoire qui n’a pas encore livré son épilogue.

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