Gabon : Déjà réduit à 13, le gouvernement perd 2 ministres démissionnaires envoyés au Sénat
Le gouvernement Oligui Nguema I, mis en place le 5 mai 2025, continue de perdre de l’épaisseur. Déjà réduit à 13 ministres depuis le 14 novembre après le départ de 18 membres élus députés, l’exécutif s’est encore allégé ce mardi avec deux nouvelles démissions collectives. Pascal Ogowe Siffon (Tourisme) et Élodie Diane Fouefoué-Sandjoh (Femme et Famille) ont remis hier leur démission au chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, après leur élection au Sénat le mois dernier. Désormais à 11, le gouvernement se vide davantage et l’intérim devient le mode de fonctionnement dominant.
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Nouvelles démissions collectives
Le motif invoqué est constitutionnel et difficilement contestable : l’article 73 dispose que les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice d’un mandat parlementaire. Les deux ministres démissionnaires ont donc dû quitter l’exécutif une fois élus sénateurs et ce avant la mise en place du Sénat prévu ce jeudi à Libreville. Pour rappel, Pascal Ogowe Siffon a été élu pour les 1er et 2e arrondissements d’Akanda (Estuaire). Élodie Diane Fouefoué-Sandjoh a, elle, remporté un siège pour les 3e et 4e arrondissements de Franceville (Haut-Ogooué). Tous deux étaient candidats sous les couleurs de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB).
Le président exhibant la lettre de démission d’un deux ministres
Ces départs emportent avec eux deux portefeuilles à forte portée sociale et économique. Pascal Ogowe Siffon occupait le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, un secteur régulièrement présenté comme un levier de diversification et d’emplois. Élodie Diane Fouefoué-Sandjoh dirigeait le ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfance, un champ particulièrement sensible pour les ménages. En temps normal, de telles sorties appelleraient des remplacements rapides pour préserver le pilotage politique. Cette fois encore, Oligui Nguema a privilégié la continuité par intérim, au risque d’accentuer la perception d’un gouvernement « en mode gestion ».
Le onze d’intérim d’Oligui Nguema
Comme ce 14 novembre, l’intérim des deux ministres démissionnaires devenus sénateurs a été confié à deux collègues. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Simplice Désiré Mamboula, assure l’intérim du ministère du Tourisme et de l’Artisanat. La ministre des Affaires sociales, Nadine Awanang, prend en charge l’intérim du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfance. L’annonce a été faite hier soir également dans la foulée par la secrétaire générale de la Présidence de la République, Murielle Minkoue-Mintsa. Le schéma, déjà utilisé, confirme une stratégie : éviter les nominations immédiates et répartir les charges au sein d’une équipe déjà sous tension.
Les membres du gouvernement présent hier à cette cérémonie de démission collective
L’addition, elle, commence à peser lourd sur le fonctionnement. Après les départs liés aux législatives, l’exécutif ne comptait plus que 13 ministres, dont 9 assurant l’intérim des 18 ex-ministres élus députés. Avec ces deux nouvelles démissions, le Gabon ne compte plus que 11 ministres en fonction, appelés à cumuler davantage de dossiers et d’arbitrages. Sur le plan opérationnel, cela signifie des agendas saturés et des administrations qui attendent des validations parfois plus longues. Sur le plan politique, cela nourrit un débat récurrent : peut-on durablement gouverner avec un exécutif d’une onzaine de membres ?
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