Inquiétudes

Gabon : La fin des subventions pétrolières en 2026 pourrait avoir de graves incidences sur les ménages

Gabon : La fin des subventions pétrolières en 2026 pourrait avoir de graves incidences sur les ménages
Gabon : La fin des subventions pétrolières en 2026 pourrait avoir de graves incidences sur les ménages © 2025 D.R./Info241

Le gouvernement gabonais a confirmé la suppression des subventions sur les produits pétroliers dès janvier 2026. Annoncée le 5 septembre par le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, cette réforme est justifiée comme une étape stratégique pour rendre le secteur plus compétitif et souverain. Mais pour les syndicats et la société civile, cette mesure, si elle est appliquée sans filet social, pourrait provoquer un véritable choc économique et social.

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En moyenne, ces subventions représentent près de 110 milliards de FCFA par an, soit 0,9 % du PIB, une charge lourde pour l’État. La mesure s’inscrit dans les recommandations du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, qui encouragent Libreville à abandonner ces aides afin de réaligner les prix à la pompe sur les cours internationaux et réduire les dépenses publiques.

Des prix à la pompe voués à grimper

Aujourd’hui, les prix sont fixés à 605 FCFA le litre d’essence super, 585 FCFA le gasoil et 400 FCFA le pétrole lampant. Dès 2026, ces montants devraient connaître une forte hausse, alourdissant immédiatement le budget des ménages. Pour la Confédération syndicale des travailleurs du Gabon (CSTG), cette décision « brutale  » risque d’entraîner une flambée du coût du transport, un renchérissement des denrées alimentaires et une aggravation du chômage.

Des véhicules se rouant dans une station-service

« Gouverner, c’est prévoir. On ne soigne pas une économie au détriment du peuple  », a prévenu le président du CSTG, Aymar Gaétan Kissengori, appelant à un accompagnement progressif et à des mesures sociales fortes pour amortir le choc.

Entre économies budgétaires et précarité accrue

Pour l’État, la suppression des subventions représente une bouffée d’air budgétaire, permettant de réorienter ces fonds vers d’autres secteurs jugés prioritaires comme la santé, l’éducation ou les infrastructures. Mais pour les ménages, déjà confrontés à un pouvoir d’achat limité, l’impact pourrait être dévastateur.

Le risque est d’autant plus élevé que le Gabon reste dépendant des importations de carburants. La production de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA) a chuté de 33,3 % en 2023, obligeant le pays à augmenter ses importations de produits raffinés de 42,3 %, ce qui fragilise davantage son équilibre énergétique et expose les prix locaux aux fluctuations internationales.

Des garde-fous encore flous

Le gouvernement promet néanmoins des mesures d’accompagnement. Parmi elles, la création de 1 800 emplois dans le secteur pétrolier, la nationalisation de 900 postes en station-service et surtout, la mise en place de cartes sociales pour aider les ménages vulnérables à absorber le choc des nouveaux tarifs.

Un système de contrôle des prix des produits de base est également évoqué pour éviter les abus et contenir l’inflation. Mais pour la CSTG, seule une suppression progressive, étalée sur trois à cinq ans, permettrait de concilier équilibre budgétaire et justice sociale.

Le spectre d’une crise sociale

Au-delà des chiffres, la fin des subventions pourrait provoquer une onde de choc sociale. Dans un pays où la précarité est déjà forte et où le chômage touche de nombreux jeunes, une hausse soudaine des prix des carburants risque de creuser les inégalités et d’alimenter le mécontentement populaire.

Pour les syndicats, le dialogue social doit être intensifié afin d’associer toutes les parties prenantes – société civile, consommateurs et travailleurs – à la réforme. « Plus jamais ça  », prévient le CSTG, en référence aux conséquences possibles d’une hausse brutale du coût de la vie.

@info241.com
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