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Gabon : Malgré la controverse, les députés adoptent à l’unanimité la taxe d’habitation d’Oyima

Gabon : Malgré la controverse, les députés adoptent à l’unanimité la taxe d’habitation d’Oyima
Gabon : Malgré la controverse, les députés adoptent à l’unanimité la taxe d’habitation d’Oyima © 2025 D.R./Info241

Alors que l’on s’attendait à un sursaut des députés, l’Assemblée nationale issue des scrutins des 27 septembre et 11 octobre a adopté ce lundi 14 décembre la très controversée Taxe forfaitaire d’habitation (TFH), intégrée au projet de loi de finances 2026 en nouvelle délibération. Réunis en début d’après-midi en séance plénière, les députés ont validé les rapports n° 001, 002, 003 et 004/2025 préparés par les commissions générales provisoires des Lois et des Finances, sous la présidence de Michel Régis Onanga M. Ndiaye. Tout s’est joué en quelques heures, loin de la bronca qui monte dans l’opinion contre ce nouvel impôt.

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Dans un hémicycle contrôlé à plus de 70 % par le parti présidentiel de Brice Clotaire Oligui Nguema, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), l’ensemble des textes soumis au vote ont été adoptés à l’unanimité. Aucun groupe n’a publiquement assumé une opposition franche à la TFH, alors même que son principe, ses montants et son mode de collecte via les factures d’électricité font l’objet d’un rejet massif sur les réseaux sociaux et dans de nombreuses villes, en particulier dans le Grand Libreville.

Des recommandations de façade pour une taxe déjà verrouillée

La partie la plus sensible du rapport n° 004/2025, consacrée à la loi de finances 2026, portait précisément sur la TFH. Officiellement, les députés ont assorti leur feu vert de plusieurs « recommandations ». Ils demandent au gouvernement de mieux calibrer sa communication, de chercher d’autres sources de financement pour alimenter le Fonds d’initiative et de développement (FID) et « d’affiner le mode de liquidation de la taxe en fonction des zones concernées ». Autrement dit, l’impôt est validé, mais sa mise en musique pourrait encore être ajustée à la marge.

Les députés analysant les textes à adopter

Face aux élus, le ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la lutte contre la vie chère, Henri Claude Oyima, et vice président du gouvernement a tenté de désamorcer la fronde. Portant le projet au nom du gouvernement, il a assuré que l’exécutif « prend en compte » les réserves exprimées et qu’il reste « conscient de la situation sociale du pays  », tout en promettant des efforts pour y « remédier  ». Aucune remise en cause de fond n’a toutefois été annoncée : la TFH demeure l’un des leviers affichés pour élargir l’assiette fiscale et renflouer le FID.

Un parlement verrouillé face à une opinion à vif

Dans les faits, le vote de ce lundi consacre donc la naissance d’un nouvel impôt dont les contours concrets restent flous pour une large partie de la population. Les montants par zone, la prise en compte de la précarité, la situation des locataires, la capacité réelle des ménages à absorber une nouvelle charge mensuelle sur la facture d’électricité continuent d’alimenter la colère et l’incompréhension. L’adoption « consensuelle  » mise en scène au Palais Léon-Mba contraste avec le profond malaise qui traverse une opinion déjà éprouvée par l’inflation et les coupures récurrentes d’eau et d’électricité.

Une vote adhésion des députés

En entérinant la TFH sans véritable débat public, la 14e législature confirme le poids écrasant de la majorité présidentielle dans la fabrique de la loi. Reste à voir si le gouvernement suivra les députés sur le terrain des « ajustements » ou s’il choisira de passer en force, au risque de transformer cette taxe sur l’habitation en nouveau point de crispation entre le pouvoir et les contribuables gabonais.

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