Exclusif : Jean Ping sera bien le candidat unique de l’opposition gabonaise !
L’information a été rendue officielle tard dans la nuit de lundi à Libreville ! Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union africaine est bien le candidat unique de l’opposition gabonaise pour le compte du Front uni de l’opposition pour l’alternance. Les deux plus grosses pointures candidats en lice pour l’élection présidentielle, Casimir Oyé Mba, de l’Union nationale et Guy Nzouba Ndama, du mouvement dissident du PDG ’’Héritage et Modernité’’ ancien président du Parlement gabonais se sont retirés de la course pour se ranger derrière le diplomate chevronné, docteur en économie en vue de faire barrage à Ali Bongo.
Jean Ping sera bien l’unique candidat de l’opposition gabonaise face à Ali Bongo. Cette annonce sera rendue officielle aujourd’hui, à l’occasion d’une importante rencontre suivie d’une déclaration qui sera organisée cet mardi après-midi à partir de 14h à Nkembo. Cette information, loin d’être un secret de polichinelle, confirme ainsi les ambitions présidentielles des cadors de l’opposition gabonaise qui ont réussi à l’arrachée à faire taire enfin leurs velléités personnelles pour faire bloc et campagne contre le régime au pouvoir depuis 1968.
Avant d’entamer une tournée provinciale inédite, jamais organisée par aucun homme politique gabonais, villages après villages, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, jadis baron du parti au pouvoir passé dans l’opposition, avait officialisé sa candidature dès août 2015 en ces termes : "après mure réflexion, j’annonce solennellement, du haut de cette tribune de la ville d’Oyem, aux peuples du Woleu-Ntem et du Gabon tout entier, que je suis officiellement candidat à la candidature unique de l’opposition pour les prochaines échéances présidentielles et que j’irai jusqu’au bout".
Jean Ping, candidat à l’élection présidentielle qui a sillonné le Gabon depuis plusieurs mois à travers une tournée provinciale et une campagne de terrain et qui a marqué le pas avant ses pairs avait été déjà désigné vendredi 15 janvier 2016 à Libreville, candidat unique de l’opposition pour la présidentielles, après un vote qui s’était fait suite à une une audition au sortir de laquelle, il avait été plébiscité à l’unanimité par les seize membres (sur 27) du Front uni de l’opposition pour l’alternance (FUOPA).
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En effet, à cette période sur les 27 partis et personnalités du Front, 16 avaient choisi Jean Ping quelques heures après le vote qui avait eu lieu au siège du Front dans le quartier de Glass à Libreville en officialisant sa candidature à l’investiture de l’opposition le 5 janvier 2016, prenant de court le rappel à l’ordre du président en exercice du Front, le Pr André Kombila. Quelques temps plus tard, l’ancien président de la Commission de l’UA avait poursuivi sa campagne à travers l’arrière pays entamé depuis plusieurs mois en se mettant derrière son dos les partisans de l’Union Nationale, principale parti de l’opposition avec son éphémère DTE (Destitution-Transition-Election), qui n’a jamais vu le jour.
Lors de sa tournée dans l’intérieur du Gabon, Jean Ping expliqua sa vision pour une alternance et un changement démocratique. Ainsi, lors du meeting de clôture de sa tournée provinciale dans l’Estuaire, Jean Ping avait décliné clairement son projet politique. En affirmant en ces termes : « Je voudrais également formuler pour notre pays, les vœux d’espoir, d’alternance et de changement. L’année 2016 doit être celle où, à l’unisson, nous instituons une Nouvelle République afin d’ouvrer dans l’unité partagée par tous pour que les Gabonaises et les Gabonais vivent désormais à l’abri de la peur et du besoin ».
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Parlant de l’engouement populaire pour le changement des autorités politiques gabonaises à la tête de l’Etat, Jean Ping indiquait que, « cette mobilisation exceptionnelle du peuple gabonais en faveur de l’alternance démocratique tant attendue par les citoyens républicains depuis un demi-siècle, est, à n’en point douter, le témoignage vivant de votre foi inébranlable et votre attachement indéfectible à notre chère République Gabonaise qui est Une et Indivisible ! D’où il avait ressassé durant toutes ses sorties publiques son désir d’union et de voir tous les opposants former un seul bloc autour de lui pour battre Ali Bongo ».
Jean Ping, challenger assuré d’Ali Bongo pour la présidentielle de 2016 faisait remarquer aussi que, « cette mobilisation exceptionnelle des populations de toutes les neuf provinces du Gabon en faveur de l’alternance démocratique est assurément un camouflet et une mémorable défaite politique de cet Etat-PDG moribond, honni, rejeté, impopulaire et volontiers dégradant de l’âme gabonaise pourtant généreuse à maints égards. Mais sans l’union de toutes les forces du changement ce rêve démocratique pourrait être encore retardé. D’où martelait-il, je vais me battre avec toute la dernière énergie à ce que nous travaillions à taire nos désirs et ambitions personnels afin de faire respecter les aspirations du peuple gabonais qui exigent une candidature unique pour tourner la page radicalement avec Ali Bongo et son régime dictatorial, en panne d’idées pour la dignité du Gabon ».
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Il faut noter que la désignation de sa candidature qui a été âprement discutée en interne durant plusieurs mois, par un conclave répété où ont pris part tous les cadors de l’opposition gabonaise s’inscrit donc dans le cadre du Front qui réclame toujours de meilleures conditions de transparence électorale. Plusieurs observateurs analystes, politologues et historiens de la politique gabonaise semblent lucides pour reconnaître que tous les gages de transparence électorale ne sont pas respectés. Avec de telles institutions, Ministère de l’intérieur, CENAP, Cour Constitutionnel, Conseil national de la communication (CNC), les forces de l’ordre et l’armée gabonaises, tous à la solde du régime d’Ali Bongo, le sort de cette élection de toutes les tensions est déjà connu d’avance. Au regard des manigances du fichier électoral, sujet à plusieurs irrégularités flagrantes, le président sortant sera nul doute déclaré vainqueur au soir du scrutin du 27 août prochain. Mais quel sera la réaction du peuple gabonais face à cette énième forfaiture ?
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