L’activiste Bandecon en Chef a fait la paix avec le général Oligui Nguema lors de son séjour en France
En plus de sa grande rencontre samedi avec la diaspora gabonaise de France, le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a devisé avec plusieurs activistes souvent très critiques à son égard ou opposants farouches à l’ancien régime d’Ali Bongo. Parmi eux, l’activiste Yann Ndong, plus connu sous le pseudonyme de Bandecon en Chef. C’est ce dernier qui a révélé lui-même ce lundi les contours de cette rencontre à huis clos avec le général-président qui arait duré plusieurs heures.
Ce dimanche 2 juin, la capitale française a été le théâtre d’une rencontre inattendue et révélatrice entre l’activiste gabonais Bandecon en Chef et le président de la Transition du Gabon. Dans une ambiance à la fois solennelle et fraternelle, les deux hommes ont échangé pendant deux heures, offrant un aperçu inédit sur les coulisses du pouvoir et la dynamique de réconciliation nationale voulue par les autorités de la transition.
Un activiste acerbe et vulgaire
Cette rencontre commence par un appel inattendu de Bertrand Zibi Abeghe, qui interrompt un live de l’activiste pour lui annoncer que le président de la Transition souhaitait le rencontrer. Bandecon en Chef, bien connu pour ses critiques acerbes, notamment envers le président de la transition, ne se doutait pas que cette invitation marquerait un tournant dans son engagement.
Le post de l’activiste sur cette rencontre
Arrivé avec une petite marge de retard, Bandecon en Chef est accueilli par des agents de la Garde Républicaine (GR), dont certains le taquinent gentiment sur ses précédentes sorties virulentes. Malgré ces piques, l’accueil reste respectueux. En réponse à cette atmosphère bon enfant, l’activiste choisit de présenter spontanément ses excuses pour ses propos passés, démontrant une volonté de dialogue et de respect. "J’ai demandé pardon comme Jacob l’a fait avec Ésaü", a-t-il raconté.
Des vérités crues
Une fois dans la salle VIP, en présence de quelques membres du gouvernement et de personnalités non divulguées, Bandecon en Chef s’incline devant le président, renouvelant ses excuses en personne. Ce geste de contrition ouvre la voie à une discussion franche et ouverte. Pendant deux heures, ils échangent sur divers sujets, des événements du 30 août à la situation actuelle du pays.
Bandecon en Chef ne mâche pas ses mots. Il exprime ses inquiétudes sur l’entourage du président et critique la communication gouvernementale, qu’il juge défaillante. "Monsieur le Président, votre entourage n’est pas bon, n’est pas du tout bon", a-t-il affirmé. Il rappelle son indépendance d’esprit, affirmant qu’il ne sera jamais un « kounabéliste » et qu’il restera toujours fidèle au peuple gabonais qui l’a construit et soutenu. "C’est le peuple qui m’a fait, c’est le peuple qui m’a construit", a-t-il insisté.
Dénoncer sans vulgarité
Au fil de l’entretien, le président partage des anecdotes personnelles et son parcours, humanisant sa position de leader. Il conseille à l’activiste de continuer à dénoncer les injustices mais sans recours à la vulgarité, et de reconnaître les actions positives du gouvernement. "Je peux dénoncer, mais il faut que j’arrête d’être vulgaire", a rapporté Bandecon en Chef.
Le président de la Transition va plus loin, assurant à Bandecon en Chef qu’il peut rentrer au Gabon sans craindre pour sa sécurité. "Rentre au Gabon, je te donne la garantie que rien ne t’arrivera", a-t-il promis. Cette garantie personnelle, venant du plus haut niveau de l’État, touche profondément l’activiste, renforçant son respect pour le président.
Changement de "ligne éditoriale"
À la suite de cette rencontre, Bandecon en Chef sort transformé, résolu à adapter sa ligne éditoriale. Il promet de rester critique mais de manière constructive, et de participer activement au développement du pays. "Dorénavant, je vais modifier ma ligne éditoriale. Je vais rester toujours le même, mais je vais arrêter les injures", a-t-il déclaré. Cette rencontre fraternelle marque un tournant symbolique pour Bandecon en Chef, qui se dit prêt à œuvrer pour un Gabon uni et prospère.
Que cette rencontre inspire d’autres à suivre le chemin du dialogue et de la réconciliation pour le bien de la nation gabonaise. "Que Dieu bénisse le Gabon et ses dirigeants dans cette période de transition cruciale", a conclu Bandecon en Chef.
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