INVESTISSEMENT PUBLIC

Le rattachement des investissements publics au Commissariat Général au Plan, un enjeu stratégique pour le développement du Gabon

Le rattachement des investissements publics au Commissariat Général au Plan,  un enjeu stratégique pour le développement du Gabon
Le rattachement des investissements publics au Commissariat Général au Plan, un enjeu stratégique pour le développement du Gabon © 2024 D.R./Info241

Le rattachement de la Direction des Investissements Publics (DIP) au sein du Commissariat Général au Plan (CGP) s’inscrit dans le cadre des réformes engagées par le Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), sous l’impulsion du Général de Brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président de la Transition, Chef de l’Etat afin de rétablir l’orthodoxie budgétaire nécessaire au succès de ce nouveau cycle de développement économique et social. Dans une tribune libre adressée aux plus hautes autorités dont une copie a été envoyée à la rédaction d’Info241, un comité des sectoriels et des économistes gabonais livrent leurs analyses de cette restauration d’une institution stratégique pour la planification du développement au Gabon. Lecture.

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Ce retour tant attendu de la direction des investissements publics (DIP), à la suite de la réhabilitation du Commissariat Général au Plan (CGP), est la matérialisation de la volonté du Gouvernement de la Transition de rétablir la chaîne opérationnelle de la Planification conformément aux standards internationaux (prospective, planification, programmation, budgétisation, suivi et évaluation) comme le stipule le dernier conseil des ministres du 17 octobre 2024.

Une vue des sectoriels lors de l’atelier sur la planification stratégique organisé par le Commissariat Général au Plan

En quoi le rattachement de la DIP améliore l’orthodoxie budgétaire en matière de contrôle, de suivi et d’évaluation de l’exécution des dépenses d’investissement ? Cette tribune libre d’un collectif d’économistes et des agents des ministères sectoriels, en collaboration avec les partenaires de développement, analyse les avancées de cette décision du Gouvernement de la Transition sous le leadership du général-président, Brice Clotaire Oligui Nguema.

1. Le renforcement du dispositif national de Planification
La mise en œuvre des plans, programmes et projets de développement dépend fortement de la capacité de l’Etat à mettre en cohérence son budget d’investissement avec ses objectifs de développement. Ainsi, cette réforme importante permet de rétablir un lien direct entre la planification, la préparation et le suivi du budget de développement, qui constitue l’une des principales sources de financement du développement d’un pays.

En outre, le retour des investissements publics au sein du Commissariat Général au Plan devrait également favoriser la réalisation des études de projets de développement à travers le Fonds d’Etudes Sectorielles (FES) qui est une composante à part entière de l’investissement. En effet, cette initiative doit aboutir à la création d’une banque de projets structurants et favoriser par la suite la mobilisation des ressources extérieures pour leur mise en œuvre. Toute chose, qui permet de renforcer le dispositif de planification national et d’améliorer la gouvernance et l’efficacité des politiques publiques.

2. L’amélioration de la coordination du développement
Par cette décision, Le Gouvernement de la Transition entend renforcer la coordination du développement au sein du Commissariat Général au Plan (CGP), afin de garantir l’inclusivité des administrations sectorielles. En évitant la multiplication des centres de décisions préjudiciables à la bonne gouvernance et à la transparence de l’exécution des crédits inscrits au budget d’investissements. De même, elle participe à un meilleur suivi de la coordination de la coopération au développement avec les partenaires techniques et financiers (PTF) à travers le respect des engagements et l’alignement des programmes de coopérations aux objectifs de développement du Gabon.

3. Optimisation de l’utilisation des ressources
Ce rattachement permet de mettre en cohérence la planification et la préparation du budget de développement. En effet, en priorisation les idées de projets à soumettre au Fonds d’Etudes Sectorielles (FES), en faisant des choix éclairés des projets prioritaires dans le cadre d’une planification inclusive et participative (prenant en compte les avis des sectoriels) pour une meilleure utilisation des ressources de l’Etat dédiées au financement du développement. Cette mise en cohérence se traduirait aussi par l’élaboration des Cadres de Dépenses à Moyens Termes (CDMT) en lien avec les Plans nationaux de développement (PND) et les Programmes sectoriels de développement (PSD). L’objectif étant de permettre à notre pays de sortir de la dictature du court terme qui a un impact négativement sur les allocations budgétaires en faveur des projets structurants.

4. Soutien au développement des infrastructures stratégique et à l’intensification de la diversification économique
Dans un contexte marqué par la mise en œuvre du Plan National de Développement de la Transition (PNDT 2024-2026) et du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), le retour de la DIP au CGP permet à ce nouveau véhicule de l’Etat d’assurer la réalisation des objectifs clés fixés en matière de développement.

Ainsi, à court terme, il s’agit pour le CGP de veiller à travers les mécanismes budgétaires de l’exécution des projets prioritaires (CTRI) devant permettre au Gouvernement d’améliorer les conditions de vie des populations et d’amorcer au Gabon un nouveau cycle de développement économique et social. Il s’agit notamment des projets relatifs au développement des infrastructures stratégiques et à l’intensification de la diversification de l’économie.

5. Amélioration de l’attractivité des investissements privés
Le retour de la DIP au sein du Commissariat Général au Plan, constitue également un signal fort envoyé aux investisseurs privés et aux PTF qui ont toujours milité pour le rétablissement de la chaine opérationnelle de planification afin d’améliorer la bonne exécution des politiques publiques.

Ainsi, ce retour contribue au renforcement de la confiance auprès des PTF et des investisseurs privés qui pourront désormais avoir un interlocuteur privilégié en matière d’identification et de mise en œuvre des projets de développement. Enfin, la banque de projets (matures et en étude), élément phare de la plateforme numérique du CGP participera à l’attractivité du Gabon en présentant une offre globale pouvant attirer des potentiels investisseurs.

6. Renforcement du Suivi et Évaluation des Projets de développement

La DIP est un maillon essentiel dans le processus de mise en œuvre des projets de développement. Elle participe aussi bien à la programmation des projets dans les Loi des Finances qu’à leur exécution budgétaire (financière). Ainsi son retour au sein du Commissariat Général au Plan devrait également faciliter la mise en place des mécanismes de suivi-évaluation des projets de développement, notamment sur la conformité des décaissements avec les niveaux d’exécution physique de ces derniers.

7. Amélioration des Infrastructures et des Services Publics
En concentrant des investissements sur des projets d’infrastructure, comme les routes, les hôpitaux, et les écoles, la direction des investissements peut directement contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et faciliter le développement économique.

8. Adaptation aux Objectifs de Développement Durable (ODD)

En alignant les projets de développement avec les ODD, la direction des investissements peut assurer que les efforts du Gabon sont en phase avec les standards internationaux en matière de durabilité, ce qui est un atout pour attirer des financements verts et éthiques.

A cet effet, cette réforme vise à instaurer une véritable culture des résultats en se fondant sur la mise place un système de suivi- évaluation répondant aux normes internationales, cohérent et efficace.

Conclusions
Au terme de cette analyse, il appert que le retour de la DIP au sein du Commissariat Général au Plan (CGP) est une réponse stratégique aux défis de gestion des investissements au Gabon. Elle permettra non seulement de maximiser l’impact des projets publics mais aussi de structurer l’économie de manière plus inclusive et durable et améliorer considérablement le taux d’exécution des projets de développement, véritable indicateur de la réussite d’un Plan et de la croissance économique d’un pays.

@info241.com
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