Le Soudan rompt ses relations avec les Émirats après des frappes meurtrières à Port-Soudan


Le gouvernement soudanais a annoncé mardi la rupture de ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, accusés de fournir des drones aux Forces de soutien rapide (FSR). Depuis dimanche, ces engins ciblent la ville stratégique de Port-Soudan, siège provisoire des autorités, causant d’importants dégâts matériels. L’aéroport, une base militaire, des installations électriques et des dépôts de carburant ont été touchés, entraînant une panne de courant généralisée et une ruée vers les rares stations-service encore en activité.
Ces attaques, attribuées aux FSR mais non revendiquées, marquent une nouvelle escalade dans la guerre civile qui ravage le pays depuis avril 2023. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a dénoncé à la télévision nationale « l’agression émiratie » et promis de « vaincre cette milice et ceux qui la soutiennent ». Le ministère de la Défense a de son côté fustigé un « crime contre la souveraineté du Soudan », accusant Abou Dabi d’avoir livré des « armes stratégiques sophistiquées » aux paramilitaires.
Alors que la Cour internationale de justice a rejeté lundi une plainte du Soudan contre les Émirats, l’offensive s’intensifie. Des drones ont également frappé Kassala, ville considérée jusqu’ici comme un refuge, et un bombardement a fait six morts dans un camp de déplacés au Darfour. Les FSR, qui ont perdu du terrain ces derniers mois, misent désormais sur les frappes aériennes pour harceler les forces régulières. Pour de nombreux civils, comme Hussein Ibrahim, réfugié à Port-Soudan, « cette guerre nous poursuivra partout où nous irons ».
