Présidentielle 2023 : « Tout sauf Ali Bongo et le PDG », lance la société civile à Port-Gentil
À moins de 40 jours de l’élection présidentielle d’août prochain, les contestations des populations se multiplient contre le président sortant Ai Bongo. Les langues se délient quant à sa gestion du pays jugée scabreuse depuis 2009. À Port-Gentil où règne une précarité qui ne dit pas son nom, les populations sont exaspérées par la misère qui frappe, le taux de chômage élevé, l’insécurité galopante, les meurtres à répétition etc. À ce titre, un mot d’ordre électoral a lancé ce lundi, afin de dire non au Parti démocratique gabonais et à Ali Bongo au pouvoir depuis 14 ans.
Il s’agit en effet de « tout sauf le PDG, tout sauf Ali Bongo ». Quelques leaders de la société civile ont en ce début de semaine, sillonnées les rues de la capitale avec des pancartes inscrites avec ce nouveau concept. « Pour cette élection présidentielle du 26 août 2023, nous préconisons tous un seul mot d’ordre. C’est tout sauf Ali Bongo Ondimba et tout sauf le PDG. Parce que tout simplement ce régime ne peut plus rien apporter aux Gabonais. Ce régime n’arrive pas à présenter un bilan positif aux gabonais », estime le membre de la société civile, David Pandjo Ngoma alias Peter Brady Akewa.
Une des pancartes de ces acteurs de la société civile
Au pouvoir depuis 2009 et briguant un troisième mandat, Ali Bongo avait fait 105 promesses en 2016. Après 7 ans, seulement 13 ont été tenues. Le second septennat d’Ali Bongo tout comme le premier, sont le témoin de nombreuses promesses en l’air et de l’ambition de faire du Gabon un pays émergent a vite été oublié. Ali Bongo s’est cassé le nez dans la réalisation d’infrastructures, lui qui avait annoncé publiquement la construction de plus de 700 crèches à travers le pays. Même son de cloche en ce qui concerne les logements sociaux, les routes, les écoles etc.
« Pendant que ce régime avait de l’énergie il n’a rien fait. C’est pas maintenant que le monsieur est malade qu’il va apporter quelque chose aux Gabonais. Nous sommes dans une logique de séquestration du pouvoir qui bénéficie aux étrangers. Ils ne sont pas là pour l’émancipation ou le bonheur des populations », regrette-t-il. Comme autre manquement que dénonce la société civile de Port-Gentil, c’est le fait pour Ali Bongo et le PDG, d’avoir annoncé l’engagement de 25 000 jeunes gabonais aux services civiques.
Une promesse là encore non tenue. Comme autre mensonge, le pouvoir s’était personnellement engagé à faire baiser le taux de chômage à travers le pays. Or, selon le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT), le taux de chômage au Gabon entre 2010 et 2022 est passé de 28% à 32%. Des résultats qui ne sont pas à la hauteur des attentes des populations qui sont laissées-pour-compte. Malgré cette ardoise salée, le secrétaire général du PDG, Steeve Nzegho Dieko a devant la presse, le 13 juillet 2023, évoqué un le bilan « globalement positif ».
« Ali Bongo Ondimba est disqualifié de cette élection parce qu’il n’arrive pas à proposer aux populations un bilan positif. Il a également son état actuel de santé qui ne permet plus qu’il gère le pays. Il ne peut plus encore tenir cinq ans. Il est là comme un épouvantail », dénonce la société civile par le biais de David Pandjo Ngoma. « Le PDG doit être écrasé, il doit être battu dans tout le pays. En 2016 nous l’avons fait mais là l’opposition va écraser le PDG, et nous devons récupérer l’Assemblée nationale », conclut-il.
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