Taxation

Taxe d’habitation 2026 : le gouvernement gabonais veut capter 2,8 milliards via les clients de la SEEG

Taxe d’habitation 2026 : le gouvernement gabonais veut capter 2,8 milliards via les clients de la SEEG
Taxe d’habitation 2026 : le gouvernement gabonais veut capter 2,8 milliards via les clients de la SEEG © 2025 D.R./Info241

Le gouvernement gabonais prépare l’instauration d’une taxe forfaitaire d’habitation via les factures de la SEEG dont le rendement attendu est d’environ 2,8 milliards FCFA. C’est ce qu’a annoncé jeudi le communiqué final du Conseil des ministres de ce 4 décembre, la mesure s’inscrit dans une stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale. Oligui Nguema et son gouvernement entendent ainsi renforcer l’équité contributive tout en sécurisant de nouvelles recettes internes. Cette taxe doit entrer en vigueur en 2026, selon le communiqué officiel, garantissant une hausse des factures des clients de l’entreprise publique d’énergie.

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Pas sûr que cette nouvelle taxe suscite l’adhésion des contribuables dans un pays où le mal-logement est un fléau national. En plus de vivre dans des conditions précaires, les Gabonais devront payer pour leur logement souvent insalubre et manquant de commodités essentielles comme l’eau. Pour s’assurer de capter ces fonds, le gouvernement a décidé d’adosser cette taxe aux factures d’électricité payées par tous, comme plusieurs autres taxes à contrainte large.

La SEEG comme levier de collecte

Le choix du canal de collecte n’est donc pas fortuit. Le prélèvement sera mensuel et adossé à la facturation d’électricité, la SEEG étant retenue comme opérateur de collecte. Le communiqué précise que cette taxe sera « applicable à l’ensemble des logements, résidentiels comme professionnels ». En clair, le gouvernement veut s’appuyer sur un réseau de facturation déjà opérationnel pour limiter les pertes de recouvrement.

Une vue du conseil des ministres de jeudi

Cette architecture donne à la mesure une visibilité immédiate auprès des ménages et des entreprises. L’adossement à la facture d’électricité transforme la taxe en charge régulière, lisible et difficile à contourner. Il s’agit d’un levier classique de sécurisation fiscale, souvent utilisé lorsque l’État recherche une collecte stable et prévisible. Le gouvernement mise ainsi sur une combinaison entre efficacité administrative et élargissement progressif de la base contributive.

Une modulation territoriale annoncée

La taxe reposera sur une classification des logements fondée sur les zones et caractéristiques géographiques. Cette approche vise à introduire une forme de modulation territoriale pour éviter une application uniforme. Le communiqué indique que «  Les zones rurales seront exemptées pour la première phase ». L’exécutif semble donc vouloir ménager une entrée en matière graduelle, qui tienne compte des réalités de revenu et d’accès aux services.

Cette annonce intervient dans un contexte de resserrement budgétaire assumé par le Chef de l’État. Le même Conseil des ministres a rappelé l’urgence de moderniser la collecte des recettes et de renforcer la transparence financière. La taxe d’habitation s’insère dans ce mouvement plus large de digitalisation et de rationalisation de la dépense publique. Elle complète ainsi un dispositif de réforme qui ne se limite pas à un prélèvement isolé.

Une acceptabilité sociale à construire

Pour les consommateurs de la SEEG, la principale attente portera désormais sur les modalités pratiques. Les catégories de zones, les montants mensuels et les mécanismes d’exemption ou de contestation devront être clarifiés. Sans pédagogie précise, une taxe visible sur une facture essentielle peut rapidement devenir un sujet de tension sociale. Le gouvernement joue donc une séquence sensible, où la réussite dépendra autant de l’explication que du rendement attendu.

En visant 2,8 milliards FCFA, l’exécutif envoie un signal politique plus large que l’enjeu strictement financier. Il confirme sa volonté de diversifier les recettes et d’ancrer la contribution des ménages dans une nouvelle architecture fiscale. Reste à voir comment la SEEG et l’administration fiscale articuleront ce prélèvement avec les impératifs de service public et d’acceptabilité sociale. La mise en œuvre de 2026 sera, à ce titre, un test de confiance autant qu’un test de collecte.

@info241.com
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