Kigali : Paul Kagame promet de respecter l’accord de paix avec la RDC, mais émet des doutes
Le président rwandais Paul Kagame a réaffirmé vendredi la volonté de son pays de mettre en œuvre l’accord de paix signé avec la République démocratique du Congo le 27 juin à Washington, sous l’égide des États-Unis et du Qatar. Toutefois, il a aussi exprimé des réserves quant à la viabilité de ce pacte, évoquant un climat de méfiance persistant. « Si le partenaire avec lequel nous travaillons joue des tours et nous ramène au problème, alors nous traiterons le problème comme nous l’avons toujours fait », a-t-il averti, cité par Mena Today, lors d’une conférence de presse à Kigali.
L’accord prévoit notamment le retrait des troupes rwandaises de l’Est congolais dans un délai de 90 jours. Cette région reste sous haute tension, les Nations unies accusant Kigali de soutenir les rebelles du M23, responsables de la prise des principales villes de la zone plus tôt cette année. Kigali réfute toute implication directe et affirme que ses forces ne font que se défendre contre les FDLR, milice hutu liée au génocide de 1994. Kagame a néanmoins salué l’approche globale de la médiation américaine, qu’il distingue de celles des précédentes administrations : « Si cela échoue, ce ne sera pas leur faute », a-t-il déclaré à propos des efforts de l’administration Trump.
Kinshasa, qui n’a pas encore réagi officiellement, maintient de son côté ses accusations contre Kigali. Parallèlement, les pourparlers entre le gouvernement congolais et le M23 devraient reprendre à Doha, selon une annonce conjointe faite jeudi. Toujours selon Mena Today, Washington aurait également soumis un projet d’accord d’investissement régional axé sur l’exploitation responsable des minerais stratégiques comme le tantale, l’or et le cuivre, afin d’accompagner la paix. Il s’agissait de la première apparition publique de Paul Kagame depuis le 6 juin, une absence qui avait nourri des rumeurs sur son état de santé, balayées d’un trait d’humour par le président rwandais : « Certains de mes problèmes de santé viennent peut-être de devoir vous gérer », a-t-il lancé aux journalistes.