Portrait

Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo, premier pilote militaire de l’histoire du Gabon

Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo, premier pilote militaire de l’histoire du Gabon
Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo, premier pilote militaire de l’histoire du Gabon © 2022 D.R./Info241

Piloter un aéronef en particulier des avions de type commercial ou de type militaire relève souvent du fantastique voire du de l’impossible pour les non-initiés. Longtemps appelé « aviateurs » et ce depuis le début de l’aviation, le terme a évolué au fil des années. Plus communément appelés « pilotes » de nos jours, les hommes mais aussi les femmes qui sont souvent aux commandes des aéronefs sont naturellement des professionnels dont la vie de nombreux passagers dépend des compétences de ces derniers qui sont à la tête même du personnel naviguant technique au cours d’un vol.

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Après les indépendances, les dirigeants des pays africains notamment ceux d’Afrique francophone ont favorisé et encouragé les apprenants à se tourner vers des formations liées à la gestion administrative afin de participer activement à la construction des Républiques. Les métiers liés à l’aviation civile ont été vulgarisé bien plus tard précisément celui de pilote d’avions de ligne.

L’illustre disparu

Les pionniers en matière de pilotage furent souvent des militaires ayant reçus une formation approfondie dans le domaine, bien aidés par les réformes des chefs d’Etat pour moderniser leurs forces de défense. Le Gabon, petit pays francophone d’Afrique centrale, ne dérogea pas à cette réalité. Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo (1936-2019), militaire gabonais dans la corporation de l’armée de l’air, fut l’un des premiers sinon le premier pilote militaire d’avions à turboréacteurs.

 Présentation du personnage

Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo est né le 17 avril 1936 dans la colonie française d’Afrique équatoriale dénommée Gabon au sein de la région de Libreville. Comme beaucoup de familles africaines d’antan, Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo était l’aîné d’une famille au nombre conséquent. Son éducation familiale fut principalement assurée par la sœur de sa mère ainsi que par sa génitrice, la nommée Marguerite Aworet. Plus tard, Jean-Fernand Roux convola en justes noces et devint par la suite le père de cinq enfants. Il était sans conteste le chef de sa famille car étant plus âgé que ses frères et sœurs ainsi que de ses oncles et tantes maternels.

 Formation

C’est à Libreville que Jean-Fernand Roux entame son cursus scolaire en faisant ses classes de primaire à l’école Montfort. Ses parents le prédestinent à un avenir d’enseignant et décide pour cela de l’envoyer en pension au collège normal de la ville de Mitzic située dans la région septentrionale du Gabon et qui a la réputation de former efficacement les professionnels de l’enseignement. Mais c’est bien au Congo Brazzaville précisément au lycée Savorgnan de Brazza que Jean-Fernand finira son secondaire en obtenant son baccalauréat. De retour dans son pays natal, Jean-Fernand Roux décide en 1959 de grossir les rangs des forces armées gabonaises en postulant au sein de l’armée pour en être l’un des pilotes. Il passe donc la formation de pilote et effectue des tests concluants au Congo Brazzaville car il en ressort élève pilote.

 Carrière militaire

Quand il n’était encore qu’un pilote militaire, il fut à la tête de plusieurs vols liés à ses fonctions de service ainsi que commerciaux. Au cours de ses nombreuses missions, Jean-Fernand Roux transporta ou rencontra des passagers d’importance à l’instar de l’ancien président de l’autorité palestinienne Yasser Arafat, du premier président de la République populaire d’Angola Antonio Agostinho Neto Kilamba, de l’ancien candidat à la primaire démocrate américaine Jesse Louis Burns plus connu sous le nom de Jesse Jackson, de l’ancien président et unique empereur centrafricain Jean-Bedel Bokassa, de l’ancien président sudafricain Nelson Mandela, de l’ancien chef d’Etat burkinabé Thomas Sankara ou encore du puissant chef politique et militaire angolais Jonas Malheiro Savimbi. Pour ce qui est de Thomas Sankara, il fut tellement surpris et enchanté par la connaissance aéronautique de Jean-Fernand Roux qu’il envoya plus tard des militaires de chez lui en formation au sein de l’armée de l’air gabonaise.

Dans sa passion pour les airs

Après un cursus sérieux en tant qu’élève pilote et une carrière de pilote militaire déjà honorable, Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo intègre l’armée de l’air gabonaise après sa création le 25 janvier 1972. Fort de sa compétence quasiment inédite, Jean-Fernand Roux est affecté à de nombreux postes importants de commandement. Il fut d’abord nommé commandant de base aérienne. Puis, il est propulsé chef d’état-major de l’armée de l’air. Ensuite, Jean-Fernand Roux devint de plus en plus influent au sein de l’armée gabonaise en étant nommé chef d’état-major en second des forces armées gabonaises. Quand le secrétariat général de la défense nationale voit le jour en 1981, c’est naturellement vers sieur Antchouey Rapontchombo que se tourne les autorités administratives du pays pour qu’il puisse en assurer la charge. Il était apprécié de tous et son expérience forçait le respect et l’admiration, lui qui était devenu depuis un certain temps, un général émérite au sein des forces armées en général et de l’armée de l’air en particulier.

Parmi les nombreux aéronefs que Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo a su manœuvré, nous avons l’appareil d’entraînement standard de pilote de chasse des nations alliées pendant la Seconde Guerre Mondiale du nom de « North American T-6 Texan », l’avion de liaison et d’observation répondant au nom de « Max-Holste MH-1521 Broussard », l’avion de ligne quadrimoteur « Douglas DC-6 », l’avion de transport militaire le « Lockheed C-130 Hercules », l’avion de transport polyvalent « Douglas C-47 Skytrain », l’avion de ligne bimoteur « NAMC YS-11 », les avions d’affaires que sont le « Grumman G-1159 ou Grumman Gulfstream II », le « Gulstream III ou C-20 » ainsi que le « Gulfstream IV ou G-IV ».

 Attributs

A la suite de sa prestigieuse carrière de pilote militaire, Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo recçut plusieurs distinctions. En 1979, on le décora en France de la Médaille Militaire. Trois ans plus tard, il reçut la médaille du Mérite en terre française. L’année d’après, il fut élevé dans son pays au rang de Commandeur de l’Etoile équatoriale. La même année, il devient Commandeur de la Légion d’Honneur française. En 2013, le Gabon fît de lui le Grand Officier de l’Etoile équatoriale.

 Dernier envol

Le général Jean-Fernand Roux Antchouey Rapontchombo s’envole, sans en être le pilote, pour le dernier voyage de sa vie le 18 juin 2019. C’est à son domicile, entouré de ses proches, qu’il décollera pour ne plus jamais se poser sur le tarmac de l’existence. Il était âgé de 83 ans.

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