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Leurs avocats étrangers en congés d’été, le procès de Sylvia et Noureddin Bongo reporté de 4 mois !

Leurs avocats étrangers en congés d’été, le procès de Sylvia et Noureddin Bongo reporté de 4 mois !
Leurs avocats étrangers en congés d’été, le procès de Sylvia et Noureddin Bongo reporté de 4 mois ! © 2025 D.R./Info241

Alors que beaucoup croyaient que le procès de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin, renversés du pouvoir le 30 août 2023, n’aurait pas lieu, les choses semblent avoir évolué. Ce lundi 7 juillet, le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Eddy Minang, a annoncé que le procès était déjà programmé pour ce mois de juillet, mais qu’un report de près de quatre mois avait été accordé à la défense des prévenus, actuellement en liberté provisoire en Europe, en raison de l’indisponibilité de leurs avocats, en congé d’été.

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Invité du journal télévisé de 20 h sur Gabon 1ère hier, le procureur a indiqué que l’audience, initialement prévue du 21 au 25 juillet, se tiendra finalement du 10 au 14 novembre 2025. « Ce report a été décidé dans le souci de respecter les principes édictés à l’article préliminaire du Code de procédure pénale, notamment celui d’un procès équitable, contradictoire et préservant l’équilibre des droits des parties  », a-t-il déclaré, justifiant ainsi le délai accordé aux conseils juridiques étrangers, dont la disponibilité serait conditionnée à la fin de leurs vacances d’été.

Un procès sans accusés  ?

Mais cette justification suscite de vives réactions au sein de l’opinion gabonaise. Nombreux sont ceux qui y voient une manœuvre d’évitement ou une preuve de traitement de faveur à l’égard des anciens dignitaires du régime déchu. Le sentiment de frustration est d’autant plus palpable que Sylvia Bongo et son fils, libérés provisoirement le 15 mai dernier pour raisons de santé, ont rapidement quitté le territoire pour réintégrer leurs résidences cossues entre Londres et Paris.

Le passage télévisé du procureur hier soir

Alors que plane désormais l’ombre d’un procès sans les principaux accusés, Eddy Minang a tenté de rassurer. Répondant à une question du journaliste Éric Matumba, il a rappelé les dispositions prévues par le Code de procédure pénale. « En matière criminelle, lorsqu’un accusé n’a pas pu être arrêté ou lorsqu’il ne se présente pas alors qu’il a été notifié, il est jugé selon la procédure de contumace  », a-t-il souligné, citant l’article 257 du Code. Une précision qui ne dissipe cependant pas les craintes d’un procès vidé de sa portée symbolique et politique.

Lourdes accusations, attentes immenses

L’affaire, qualifiée par plusieurs observateurs comme « le procès du système Bongo », cristallise les attentes d’une large frange de la population. Accusés de détournements de fonds publics, blanchiment d’argent, association de malfaiteurs et autres infractions économiques, Sylvia Bongo et Noureddin sont au cœur de l’enquête judiciaire ouverte peu après la chute du régime le 30 août 2023. Leur long séjour en détention provisoire, puis leur libération partielle, a nourri de nombreuses spéculations sur les intentions réelles des autorités judiciaires.

La situation s’est encore complexifiée ce 5 juillet, avec la diffusion d’un communiqué commun de Sylvia et Noureddin Bongo dans lequel ils affirment avoir été victimes de « torture » et de « séquestration » durant leurs vingt mois de détention à la prison centrale de Libreville. Ils dénoncent une justice « instrumentalisée » et affirment être les boucs émissaires d’un règlement de comptes politique. Des accusations que le ministère public rejette catégoriquement.

Un test pour l’État de droit

Face aux doutes persistants, le procureur général se veut garant du droit. Dans sa déclaration lue à l’antenne, il rappelle qu’il lui revient « d’informer l’opinion publique et de veiller aux garanties des droits des parties  ». Une posture institutionnelle qui tranche avec l’impatience croissante d’une partie de la population, lassée par les reports et le flou entourant l’affaire.

À quatre mois du nouveau rendez-vous judiciaire, l’enjeu dépasse désormais les seules personnes poursuivies. Le procès à venir, s’il a bien lieu et si toutes les parties sont présentes, pourrait devenir un signal fort de la volonté des nouvelles autorités de rompre avec les pratiques d’impunité. À l’inverse, un procès par contumace, ou un nouveau report, risquerait d’éroder davantage la confiance envers l’appareil judiciaire gabonais.

@info241.com
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