Quand Billie By Nzé voulait priver les Gabonais de leur droit de vote pour faire des « économies » !

L’histoire politique du Gabon est jalonnée de propositions et de décisions qui, avec le recul, révèlent la véritable nature de ceux qui les portent. Parmi elles, une proposition controversée de l’ancien Premier ministre Alain-Claude Billie By Nzé refait surface à l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2025, où il se positionne désormais comme candidat. Une ironie du sort, quand on se souvient qu’il défendait en février 2023 une réforme visant à retirer aux citoyens le droit d’élire leur président.

Une proposition témoin de l’esprit politique de son auteur
Le mercredi 22 février 2023, alors qu’il était encore à la primature, Alain-Claude Billie By Nzé aurait suggéré, lors de la concertation politique de 10 jours convoquée par Ali Bongo, que l’élection présidentielle se fasse dorénavant par le Parlement. Une proposition relayée par l’analyste économique de l’époque Mays Mouissi, qui affirmait sur Twitter, aujourd’hui X.
Le tweet de Mays Mouissi, aujourd’hui ministre de l’Environnement
« Le Premier ministre et sa délégation ont proposé que le Président de la République soit désormais élu par les députés et les sénateurs. Ils soutiennent notamment qu’exclure les citoyens du vote serait une source d’économie », revelait le tweet. Une déclaration qui avait alors suscité de vives réactions dans l’opinion publique, tant elle semblait aller à l’encontre des principes démocratiques les plus élémentaires.
Heureusement !
Si cette proposition n’a heureusement pas été retenue, elle n’en demeure pas moins révélatrice de l’état d’esprit qui animait Alain-Claude Billie By Nzé à l’époque. En cherchant à réduire le rôle des électeurs à de simples spectateurs, il défendait une vision élitiste et restreinte du pouvoir, où l’avenir du pays aurait été décidé par une poignée de parlementaires plutôt que par la volonté populaire.
Ironie du destin, celui qui voulait priver les Gabonais de leur droit de vote doit aujourd’hui compter sur eux pour espérer accéder à la magistrature suprême. Une leçon implacable de la loi du karma, d’autant plus qu’il fut évincé de son poste de Premier ministre après seulement sept mois de règne, à la suite du coup d’État du 30 août 2023.
Alors que la présidentielle d’avril 2025 approche, Alain-Claude Billie By Nzé tente de se réinventer en se présentant comme un candidat proche du peuple. Mais son passé politique, et notamment cette proposition de février 2023, jette une ombre sur son ambition. Peut-on sincèrement faire confiance à un homme qui, hier encore, jugeait préférable d’exclure les citoyens du choix de leur président ? Une question qui mérite d’être posée, alors que le Gabon s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire politique.
@info241.com
