Sénégal : Privés d’allocation depuis plus de 3 mois, les étudiants boursiers gabonais crient à l’aide !

Alors que les autorités gabonaises affirment favoriser l’octroi de bourses aux étudiants qui choisissent d’apprendre sur le continent plutôt qu’en Occident, la réalité sur le terrain est loin d’être reluisante. Les étudiants gabonais boursiers au Sénégal ont dû faire ce lundi 18 août à Dakar, une déclaration commune pour dénoncer les retards chroniques de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) dans le versement de leurs allocations d’études. Leur déclaration, parvenue ce mardi à la rédaction d’Info241, met en lumière une précarité grandissante et des difficultés administratives qui menacent directement leur parcours académique.

Selon leur porte-parole, le dernier virement d’allocation remonte au mois d’avril. Cela fait donc trois mois sans paiement pour la majorité des étudiants, et jusqu’à sept mois pour certains. « La situation devient réellement insupportable. Certains d’entre nous n’ont aucune autre source de revenu, aucun soutien financier en dehors de la bourse. Comment payons-nous nos loyers ? Comment devons-nous nous nourrir ? Comment allons-nous à l’école ? », s’est-elle interrogée dans une déclaration de 3 minutes.
Des retards chroniques aux multiples conséquences
Les étudiants gabonais ayant choisi le Sénégal pour leurs études supérieures affirment que ces retards ont un impact direct sur leurs résultats académiques. Nombre d’entre eux se retrouvent dans l’impossibilité de téléverser à temps leurs relevés de notes et diplômes sur la plateforme e-Bourse, car leurs établissements refusent de délivrer ces documents tant que les frais de scolarité n’ont pas été réglés par l’ANBG. Une situation jugée « intenable » qui compromet leur réussite et leur avenir académique.
La déclaration des étudiants boursiers gabonais sur leur situation
Dans leur déclaration, les boursiers disent tout de même être conscients des efforts déjà fournis par l’État gabonais et l’ANBG, mais estiment que la récurrence des retards n’est plus tolérable. « Nous lançons un cri d’alerte aux autorités compétentes pour que soient respectés les engagements pris en matière de paiement des allocations d’études et de règlement des frais de scolarité », a souligné la porte-parole pour que les choses rentrent enfin dans l’ordre et la quiétude.
L’ANBG en mode silence radio
Au-delà des virements tardifs, les étudiants dénoncent également un manque de communication de la part de l’ANBG qui reste muette comme une carpe à chaque épisode. Ils regrettent qu’aucune explication ne leur soit donnée concernant les retards, ce qui accroît leur incertitude et leur désarroi. « Pourquoi n’y a-t-il aucune communication quant aux retards répétitifs ? », se demandent-ils dans leur déclaration à l’endroit de la direction générale de l’ANBG.
Face à cette situation qui perdure depuis des mois, les boursiers proposent plusieurs solutions concrètes : régulariser les virements des allocations en retard, régler à temps les frais de scolarité, mettre en place une communication claire en cas de retard et, surtout, affecter à Dakar un gestionnaire de l’ANBG chargé de suivre de près leurs dossiers et de recueillir leurs doléances. Des solutions qui pourraient enfin résoudre une fois pour toutes ces situations à l’avenir.
« Nous sommes la jeunesse appelée à rentrer au Gabon afin de contribuer au développement de notre pays. Nous ne demandons rien d’autre que le respect des engagements pris pour le bon déroulement de nos études ici, au pays de la Teranga », conclut leur déclaration. Un cri d’alarme qui souligne une nouvelle fois les failles structurelles de la gestion des bourses à l’étranger à l’ère du président Brice Clotaire Oligui Nguema et de la Ve Republique qui flirtent toujours avec les travers du passé.
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