Esclavage : le Royaume-Uni exclut toute compensation financière à ses anciennes colonies
En visite au Nigeria, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a écarté ce lundi la possibilité de réparations financières pour les anciennes colonies affectées par l’esclavage. Selon lui, la discussion autour des réparations ne porte pas sur des transferts d’argent, mais sur des formes de justice non monétaires. Lammy a proposé de renforcer le partage de compétences et d’expertise scientifique avec les nations africaines, précisant que cette approche est plus adaptée au contexte actuel de crise du coût de la vie au Royaume-Uni.
Cette position contraste avec celle de certains dirigeants du Commonwealth, qui ont récemment réclamé une réflexion sur les réparations historiques, incluant des propositions telles que des programmes éducatifs et de santé pour les descendants d’esclaves. Lammy a rappelé que le Royaume-Uni avait déjà exprimé ses regrets pour son passé colonial, même si aucune excuse officielle n’a encore été formulée.
La position britannique suscite des réactions mitigées dans les pays affectés. Alors que le Royaume-Uni espère consolider ses relations avec des partenaires africains comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, les attentes d’une justice réparatrice restent élevées. Les pays concernés par la traite des esclaves demandent que Londres verse au moins 206 milliards de livres (environ 168.000 milliards de FCFA) en réparations. Selon un rapport de la société de conseil américaine Brattle Group, le Royaume-Uni devrait à lui seul verser l’équivalent de 24.000 milliards de dollars (environ 19.500.000 milliards de FCFA) de réparations.