Fin d’intérim à la tête de la GR : Antoine Balekidra hérite enfin du fauteuil d’Oligui Nguema

Il aura fallu plus de 18 mois pour que le général de brigade Antoine Balekidra quitte l’ombre du pouvoir. Ce mercredi 14 mai, à l’esplanade de la Garde républicaine (GR), l’officier a été officiellement installé comme commandant en chef de cette unité stratégique. Jusqu’ici commandant en second, il assurait l’intérim d’un chef qui n’était autre que… le président de la République lui-même. Une situation à la fois insolite et révélatrice, qui a pris fin après le conseil des ministres du 8 mai, où Brice Clotaire Oligui Nguema a fini par céder ce poste symbolique de son ascension.

Cette double casquette, conservée tout au long de la transition, en disait long sur la centralisation du pouvoir militaire depuis le coup de force d’août 2023. En refusant de lâcher la tête de la GR, le général-président avait maintenu un contrôle direct sur l’appareil sécuritaire censé le protéger… et, par ricochet, verrouiller toute velléité interne. C’est ce verrouillage qui a sauté avec la nomination officielle de Balekidra, loyal second depuis novembre 2023 et bras droit silencieux de l’homme fort du pays.
Les deux hommes à l’issue de cette cérémonie
La cérémonie, marquée par les fastes militaires habituels, n’a pas occulté l’essentiel : ce transfert d’autorité est aussi une clarification politique. En installant Balekidra, le chef de l’État acte une séparation partielle des pouvoirs au sein du dispositif sécuritaire. Mais le symbole reste fort : le successeur n’est pas un inconnu, encore moins une figure extérieure. Il est l’héritier désigné, formé, éprouvé, et surtout, fidèle.
Dans son discours, le président Oligui a appelé les éléments de la GR à reconnaître leur nouveau chef, tout en insistant sur la discipline et la loyauté. Autrement dit, si la fonction change de main, la ligne reste la même. Balekidra devra à présent faire exister son autorité dans un poste longtemps confondu avec celle du président, et s’imposer dans une GR habituée à voir son destin scellé au sommet de l’État.
Le général Balekidra prend ainsi le commandement d’une unité où il n’a jamais été vraiment absent. Mais cette fois, c’est son nom qui est sur l’ordre de mission. Sa feuille de route est claire : assurer la continuité, maintenir la cohésion, et incarner, au quotidien, une GR affranchie de l’ombre de son ancien commandant devenu président. Une tâche qui, malgré les apparences, s’annonce autrement plus politique que militaire.
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