Vie chère

Gabon : Les premiers effets concrets de la Centrale d’achat anti vie chère attendus dès janvier 2026

Gabon : Les premiers effets concrets de la Centrale d’achat anti vie chère attendus dès janvier 2026
Gabon : Les premiers effets concrets de la Centrale d’achat anti vie chère attendus dès janvier 2026 © 2025 D.R./Info241

Longtemps annoncée pour lutter contre la vie chère au Gabon, le gouvernement gabonais a détaillé ce dimanche soir dans le premier numéro de l’émission gouvernementale Gouv’Actu sur Gabon 1ère, les contours de la création de la Centrale d’achat. Cette structure publique-privée vise à réguler les prix des produits de première nécessité, garantir leur qualité et renforcer la souveraineté économique du pays. Portée par Henri-Claude Oyima, ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances et de la lutte contre la Vie chère, cette initiative s’inscrit dans une volonté de transformation profonde du marché gabonais.

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 Un outil stratégique pour stabiliser les prix

Selon Henri-Claude Oyima, « l’idée de créer la centrale d’achat, c’est de gérer l’offre pour que cette offre soit abondante ». Le constat est clair : le manque de maîtrise sur les quantités importées favorise la spéculation et l’inflation. En structurant l’approvisionnement, la centrale permettra de stabiliser les prix et d’assurer une disponibilité constante des produits essentiels.

Les impacts économiques de la centrale d’achat nationale

Axe Objectif principal Mesures prévues Effets attendus en 2026
Stabilisation des prix Réduire le coût des produits de première nécessité - Fixation d’une mercuriale nationale
- Achat groupé auprès des producteurs
- Élimination des marges spéculatives
- Baisse de 10 à 20 % sur les prix du riz, des pâtes et de la viande
Souveraineté alimentaire Diminuer la dépendance aux importations - Appui aux PME locales
- Recensement des producteurs de poulet de chair
- Partenariats public-privé agricoles
- Hausse de 15 % de la production locale de produits alimentaires
Qualité et sécurité des produits Renforcer la conformité sanitaire et industrielle - Contrôle permanent par l’AGANOR
- Certification obligatoire des produits importés
- Réduction des produits non conformes sur le marché
Digitalisation et transparence Moderniser la gestion et la traçabilité - Plateforme numérique publique des prix
- Données hébergées localement
- Suivi en temps réel des stocks
- Accès citoyen aux prix officiels
- Lutte accrue contre la corruption
Création d’emplois Stimuler l’économie et les services logistiques - Ouverture des « magasins généraux » dans chaque province
- Recrutement d’agents de gestion et de contrôle
- 500 à 800 emplois directs attendus d’ici fin 2026
Soutien budgétaire à l’État Améliorer la collecte fiscale et la planification - Meilleure traçabilité des transactions
- Partenariat public-privé équilibré
- Hausse de 8 % des recettes liées aux droits d’importation

La Centrale d’achat sera une société anonyme dotée d’un capital initial de 1 milliard de FCFA, détenue à 37 % par l’État et à 63 % par des importateurs privés. Elle importera des produits labellisés — riz, pâtes, viande, huile, sucre — directement auprès des producteurs internationaux, garantissant leur traçabilité et leur qualité. Ces produits seront stockés dans des magasins généraux et revendus aux grossistes à prix uniformes, selon une mercuriale nationale encadrant les tarifs au détail.

 La donnée et la planification au cœur de la réforme

Pour mesurer l’impact de la réforme, la ministre de la Planification, Louise Pierrette Mvomo, a souligné le rôle clé des statistiques. « Il va nous falloir des données pour cela […] notamment l’enquête harmonisée sur l’indice des prix à la consommation », a-t-elle expliqué, insistant sur la nécessité d’une cohérence interministérielle pour garantir l’efficacité du dispositif.

L’émission gouvernementale

Cette approche scientifique permettra d’anticiper les fluctuations du marché et d’ajuster les politiques publiques en temps réel. La réforme ambitionne ainsi de créer un écosystème économique plus réactif, fondé sur la transparence et la performance mesurable.

 Qualité et transparence garanties

La qualité des produits est au cœur du projet. Lubin Ntoutoume, ministre de l’Industrie, a rappelé que l’Agence gabonaise de normalisation (AGANOR) sera chargée du contrôle des marchandises dès leur origine. « L’AGANOR est au centre du contrôle de la qualité des produits que nous importons  », a-t-il insisté. Cette supervision renforcée vise à éliminer les produits avariés ou non conformes, souvent responsables de problèmes de santé publique.

Côté transparence, Marc Alexandre Doumba, ministre de l’Économie numérique, a dévoilé une plateforme publique qui permettra aux citoyens de consulter les prix en temps réel. La digitalisation des paiements viendra compléter ce dispositif : « Nous voulons amener les Gabonais à payer de manière électronique […] pour maîtriser les mécanismes de stabilité des prix  », a-t-il précisé.

 Un levier pour la production nationale

La ministre du Commerce et des PME, Zenaba Gninga Chaning, voit dans la Centrale d’Achat un instrument de développement industriel local. « Ce sera l’occasion de lancer plus nos PME pour produire ces produits-là », a-t-elle déclaré. Dans cette optique, le gouvernement prépare l’arrêt progressif des importations de poulet de chair, au profit d’une production nationale renforcée. Un recensement des producteurs locaux est déjà en cours pour structurer la filière et accompagner les entrepreneurs.

Optimiste, Henri-Claude Oyima a annoncé que les premiers effets concrets de la réforme seront visibles dès le début de l’année 2026 : « En début d’année 2026, on aura les premiers résultats, avec une baisse des prix et une amélioration de la qualité. Les Gabonais verront une différence dans leur portefeuille ». Cette réforme, emblématique de la 5ᵉ République, traduit une nouvelle méthode de gouvernance fondée sur la rigueur, la transparence et l’efficacité.

@info241.com
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