Tolérance zéro

Gabon : Un haut cadre du palais présidentiel jeté en prison pour corruption passive et concussion

Gabon : Un haut cadre du palais présidentiel jeté en prison pour corruption passive et concussion
Gabon : Un haut cadre du palais présidentiel jeté en prison pour corruption passive et concussion © 2025 D.R./Info241

Quelques jours seulement après la déclaration de guerre à la corruption lancée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, les premières têtes commencent à tomber. Le premier haut responsable concerné est Alain Simplice Boungoueres, conseiller spécial du président de la République en charge des Infrastructures, incarcéré ce lundi soir à la prison centrale de Libreville. Ancien candidat à l’élection présidentielle d’avril 2025, Bougoueres est ainsi le premier cadre de haut rang à faire les frais de cette vaste opération annoncée comme sans concession.

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Inculpé pour corruption passive et concussion

Selon son mandat de dépôt qui a fuité, Alain Simplice Boungoueres a été inculpé pour corruption passive et concussion, deux délits prévus et réprimés par les articles 127 et 129 du Code pénal gabonais. Le mandat de dépôt a été émis par le juge d’instruction Junior Loïck Mamgongo, du cabinet n°3 du tribunal de première instance de Libreville, qui a ordonné au gardien de la maison d’arrêt de le recevoir et de le garder en détention jusqu’à nouvel ordre.

Le mandat de dépôt du haut responsable

L’acte judiciaire repose sur les articles 124 (alinéa 4) et 125 du Code de procédure pénale, qui régissent le contrôle judiciaire, la détention préventive et la libération sous condition. Ces dispositions offrent au magistrat instructeur la possibilité de maintenir un prévenu en détention dans l’attente d’une décision définitive ou d’une éventuelle mesure de mise en liberté provisoire.

Une arrestation au fort retentissement politique

Âgé de 57 ans, Alain Simplice Boungoueres est une figure connue du paysage politique gabonais. Ancien secrétaire général du ministère de l’Industrie, leader du Parti patriotique gabonais (PPG) et candidat à la présidentielle du 12 avril 2025, il avait rejoint le président Oligui Nguema à la faveur du premier Conseil des ministres de la Ve République, tenu en mai dernier, où il avait été nommé conseiller spécial chargé des Travaux publics et des Infrastructures.

Le haut cadre dans la tourmente judiciaire

Sa mise en cause intervient alors qu’il occupait un poste stratégique au sein de la présidence, directement placé sous la supervision du chef de l’État. Cette chute soudaine contraste avec l’image d’homme rigoureux et technocrate qu’il incarnait jusque-là, notamment dans la mise en œuvre des grands chantiers d’infrastructures du pays.

Une affaire symbolique de la nouvelle ère de redevabilité

Si la présidence n’a, pour l’heure, publié aucun communiqué officiel, plusieurs sources proches du Palais du bord de mer évoquent une « application stricte du principe de redevabilité », cher au président Oligui Nguema. Cette affaire pourrait ainsi constituer un tournant dans la lutte contre la corruption, l’un des piliers du discours présidentiel depuis son élection.

L’arrestation d’Alain Simplice Boungoueres vient secouer la sphère politique gabonaise, dans un contexte où le gouvernement cherche à restaurer la confiance entre l’État et les citoyens. Elle illustre aussi la volonté du pouvoir de montrer l’exemple au sommet, en rappelant que nul, quelle que soit sa position, n’est au-dessus de la loi. Les prochaines étapes de la procédure judiciaire seront scrutées de près par l’opinion publique et les observateurs, tant cette affaire incarne la mise à l’épreuve concrète de la promesse présidentielle de moralisation de la vie publique.

@info241.com
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