Marie Madeleine Mborantsuo : fin des 32 ans de règne de la reine de la cour constitutionnelle
Avec le renversement d’Ali Bongo le 30 août 2023, c’est tout son régime qui s’effondre. C’est le cas de l’indéboulonnable présidente de la cour constitutionnelle gabonaise Marie Madeleine Mborantsuo (68 ans), concubine d’Omar Bongo avec qui elle a eu par ailleurs deux enfants. En plus d’être la joyeuse belle-mère du président déchu. Elle a trôné sur la haute juridiction constitutionnelle durant 32 ans offrant à chaque fois un cachet de légitimité aux Bongo lors des contentieux des présidentielles où ils ressortaient toujours grand gagnant grâce à son interventionnisme militant.
C’est fait depuis ce 6 septembre 2023, Marie Madeleine Mborantsuo n’est plus présidente de la Cour constitutionnelle. Une institution dont elle avait les clés et le talent pour faire gagner à chaque fois la famille Bongo malgré les fraudes électorales et les contestations légitimes. La dame de fer n’avait d’yeux que pour le régime qu’elle défendait bec et ongles sans se soucier de l’intérêt supérieur de la nation. Une perte que personne ne regrettera.
Mborantsuo remerciée après une audience hier avec le président de transition
Il aura fallu attendre le renversement du régime par l’armée gabonaise pour voir enfin cette courtisane du régime déchu quitter son piédestal. Dans ce régime, il n’y avait pas que la famille Bongo qui avait droit à la présidence à vie. Il y avait aussi Marie Madeleine Mborantsuo ! Une pièce maîtresse du régime qui donnait le semblant de légalité aux nombreuses présidentielles contestables remportées depuis 1991 par une seule famille : Bongo !
C’est donc une page qui se tourne à la cour constitutionnelle avec le départ forcé de Marie Madeleine Mborantsuo à sa tête. Sur les 11 présidentielles organisées depuis 1961, elle a géré toutes celles de l’ère du retour du multipartisme soit 6. Sans le coup d’Etat du 30 août, elle aurait sans doute validé sans réserve la victoire de son protégé Ali Bongo et ses 64% de trop. Une victoire des Bongo qui lui assurait également à chaque fois sa longévité à la cour constitutionnelle qu’elle n’aurait jamais souhaité quitter d’elle-même.
Après son éviction, il serait grand temps qu’elle réponde de ses actes devant la justice, devant le peuple gabonais dont elle disait agir en validant l’imposture et la longévité d’un régime qui était aussi le sien. Ira-t-elle en prison ? Répondra-t-elle un jour de sa complicité à ballonner la démocratie au Gabon ? Autant de questions qui attendent réponse dans cette nouvelle ère dans laquelle le Gabon est plongé avec joie depuis plus de 8 jours !
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