Mborantsuo et sa famille se soignaient royalement aux Etats-Unis aux frais du peuple gabonais
Au fil des mois de la chute de l’ancien régime Bongo, l’on comprend mieux l’onde de privilèges sur lesquels s’accrochait ses hommes et les femmes qui l’incarnaient. Un exemple flagrant est celui de l’ex-présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, et ses ayants droit qui avait le privilège de bénéficier d’une couverte santé gratuits aux États-Unis, payée par le peuple Gabonais. Un privilège dont a renoncé le nouveau président, Dieudonné Aba’a Owono, ce jeudi 18 janvier lors de son discours de vœux au personnel de cette haute cour de l’État.
Pendant que les autres Gabonais doivent tirer le diable par la queue pour pouvoir se soigner dignement, ce n’était pas le cas de l’ex-éternelle présidente Marie-Madeleine Mborantsuo et de toute sa famille. L’ancienne maîtresse d’Omar Bongo, avec qui elle a eu deux magnifiques enfants, jouissait d’avantages exceptionnels à la tête de la cour, devant notamment arbitrer les présidentielles, toutes remportées par l’ex parti au pouvoir grâce à ses soins.
Avantages de princesse
La "dame de fer" jouissait de nombreux avantages à la tête de l’institution qu’elle dirigeait depuis sa mise en place en 1990 jusqu’au "coup de libération" du 30 août dernier qui a mis fin à 56 ans de règne sans partage de la famille Bongo. Une longévité qui s’accompagnait de nombre de privilèges extravagants pour ses fervents lieutenants. Pendant plus de 30 ans, elle pouvait donc quitter le pays, se rendre aux États-Unis avec sa famille pour se faire soigner aux frais de la princesse.
Marie-Madeleine Mborantsuo, ici aux côtés d’Ali Bongo au Maroc après son AVC en 2018
Un avantage indu inscrit dans le budget de la cour constitutionnelle dans un système de santé américain connu pour être parmi les plus avancés mais aussi les plus dispendieux. Des soins onéreux que se devaient de supporter le budget de l’État pour que la présidente et les siens ne soient jamais frappés par les ennuis de santé. Ce pendant que les autres citoyens non nantis devaient se soigner par eux-mêmes dans un pays où le système de santé est tout sauf reluisant.
Injustice sociale révolue
Une injustice sociale qu’a tenu à réparer le nouveau président de la cour constitutionnelle, Dieudonné Aba’a Owono, au profit de l’ensemble de ses collaborateurs. Le 18 janvier, lors de la cérémonie de présentation des vœux du personnel de l’institution, il a annoncé renoncer à cet avantage lunaire pour en faire également bénéficier non seulement les plus nantis de la cour mais l’ensemble du personnel.
Le nouveau président de la cour constitutionnelle gabonaise ce jeudi
« Dès ce mois de janvier, à l’instar des juges constitutionnels, des assistants et de quelques hauts cadres de l’institution, tous les agents effectivement en poste à la Cour constitutionnelle, bénéficieront désormais d’une couverture maladie complémentaire, valable sur toute l’étendue du territoire », a-t-il déclaré à l’endroit du personnel de la cour constitutionnelle. Un signe de la fin d’une ère où seuls les "chefs", pourtant nantis, avaient droit à tout, tandis que le plus grand nombre, démunis, devait se résoudre à prier le ciel pour s’en sortir.
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