Bras de fer

Port-Gentil : Les agents du Samu Social gabonais en grève générale illimitée depuis 48h !

Port-Gentil : Les agents du Samu Social gabonais en grève générale illimitée depuis 48h !
Port-Gentil : Les agents du Samu Social gabonais en grève générale illimitée depuis 48h ! © 2024 D.R./Info241

Les agents de l’antenne provinciale du Samu social de Port-Gentil sont en colère contre leur employeur. Depuis le samedi 22 juin, ils ont exprimé leur ras-le-bol face aux mauvaises conditions de vie et de travail dont ils souffrent. En effet, selon eux, depuis l’ouverture de cette entité dans la capitale économique, aucun agent n’est immatriculé à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), ni à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cette situation inquiète les agents qui s’inquiètent pour leur retraite.

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« C’est une grève illimitée parce que nous en avons marre. Trop c’est trop ! Nous ne sommes pas immatriculés à la CNAMGS, à la CNSS et nous sommes payés 150 000 FCFA depuis l’ouverture. Nous n’avons pas de bulletin de salaire », explique à Info241 la représentante des agents en colère, Stella Flore Ilémba.

Les agents en colère

Payés par bon de caisse depuis des années, certains agents n’ont pas reçu de salaire pendant près d’un an, ce qui a conduit certains à être expulsés de leurs logements pour non-paiement du loyer. Avec des salaires instables, les agents éprouvent de plus en plus de difficultés dans leur environnement professionnel, aggravées par des comportements autoritaires des responsables provinciaux.

« La relation entre les chefs et nous n’est pas agréable. Le plateau chirurgical ne répond plus aux normes, les pinces avec lesquelles on coud les patients sont rouillées et à l’intérieur de l’ambulance il nous est impossible de sortir le brancard. Avec tout ça, on nous demande de faire des chiffres mais comment et dans quelles conditions ? », s’interroge-t-elle.

Le 4 juin dernier, ces agents avaient rencontré le gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime pour présenter leurs doléances. Syndiqués depuis près de deux ans, ils ont également échangé avec la préfète du département de Bendjé pour que leurs préoccupations soient prises en compte afin d’améliorer leurs conditions de vie et de travail.

Le piquet de grève devant l’entité locale

« Depuis que nous sommes ici, on ne part jamais en congé. On est payé 150 000 FCFA et parfois ce salaire est coupé sans aucune justification. On a des mises à pied inexplicables, on fait des gardes tous les jours sans jamais avoir des primes. N’en parlons même pas des primes de risque », dénonce Stella Flore Ilémba.

Malgré les multiples caravanes médicales organisées par la direction nationale pour montrer la sérénité au sein du Samu social gabonais, la situation sociale des agents est plus que délétère. Cette campagne d’image vise à cacher les réels problèmes auxquels fait face le personnel, comme le montre leur volonté de faire connaître au monde les difficultés quotidiennes qu’ils rencontrent.

« Pendant la Covid-19, nous avons tous été contaminés et personne n’a osé lever le doigt pour nous prendre en charge. Le gardien touche 180 000 FCFA par mois et l’infirmière 150 000 FCFA, c’est quand même compliqué », ajoute la représentante des agents. Avec toutes les recettes que le Samu social gabonais engrange, les agents de Port-Gentil se demandent comment ils peuvent se retrouver dans une telle situation rabaissante.

« Un salaire qui arrive parfois après deux mois, six mois et même un an. Et quand ça tombe, plus de la moitié est coupée, et ils accusent parfois le Trésor de Libreville. Nous avons besoin de vivre », soulignent-ils. Face à cette situation, les agents promettent de ne pas baisser les bras et de ne cesser la grève qu’à la satisfaction totale de leurs revendications.

« Lors des gardes, on nous interdit de dormir sous l’air conditionné, on n’arrive même plus à boire de l’eau glacée, on nous impose de cotiser pour l’achat d’une télévision. Avec quel salaire, bon sang ? Même le Wi-Fi, il n’y a rien, nous resterons ici jusqu’à ce que la solution soit trouvée », conclut-elle.

@info241.com
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