Braconnage

Trafic de faune à Port-Gentil : trois présumés braconniers arrêtés avec cinq pointes d’ivoire

Trafic de faune à Port-Gentil : trois présumés braconniers arrêtés avec cinq pointes d’ivoire
Trafic de faune à Port-Gentil : trois présumés braconniers arrêtés avec cinq pointes d’ivoire © 2025 D.R./Info241

Un nouveau coup de filet contre le braconnage a été réalisé dans la capitale économique du Gabon. Selon un communiqué parvenu ce samedi à Info241 et signé de l’ONG Conservation Justice, trois individus ont été interpellés le 20 juillet à Port-Gentil par une équipe mixte composée de la Direction de la Lutte contre le Braconnage (DLCB) et de la Police judiciaire (PJ), avec l’appui de l’ONG. Ces arrestations ont permis la saisie de cinq pointes d’ivoire d’éléphant, une espèce intégralement protégée par la loi gabonaise.

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Des suspects bien organisés

Les trois présumés trafiquants, tous ressortissants gabonais, étaient engagés dans une transaction illicite au moment de leur interpellation. L’un d’eux, se présentant tour à tour comme agent du Parc National de Loango ou commandant des Eaux et Forêts, n’avait en réalité jamais occupé de telles fonctions. «  Il avait simplement suivi, il y a de nombreuses années, une formation d’écogarde à Lopé qu’il n’avait pas terminée. Il se servait toutefois de la tenue reçue à cette époque pour tromper son entourage et se faire passer pour un agent officiel  », souligne l’ONG. Les deux autres mis en cause seraient respectivement cultivateur et pêcheur.

Selon les enquêteurs, l’ivoire saisi lors de cette opération proviendrait d’éléphants abattus dans des zones forestières reculées de la province. « Comme souvent dans ce type d’affaire, les trophées saisis ont parcouru de longues distances avant de se retrouver sur le marché noir de Port-Gentil  », explique Conservation Justice. L’enquête a par ailleurs révélé que l’un des pachydermes aurait été piégé au moyen de dispositifs spécialement conçus pour le capturer, une méthode cruelle qui montre le niveau de préparation de ces braconniers.

Des peines lourdes encourues

Placés en garde à vue dans les locaux de la PJ de Port-Gentil, les trois suspects devraient être transférés au Parquet spécial de Libreville dans les prochains jours. Ils risquent de lourdes sanctions prévues par les articles 390 et 398 du Code pénal gabonais  : jusqu’à dix ans d’emprisonnement et une amende équivalente au quintuple de la valeur du produit saisi.

Pour l’ONG Conservation Justice, cette affaire illustre la nécessité d’intensifier la lutte contre les réseaux de braconnage et de trafic d’ivoire. «  Il est crucial que les contrôles soient renforcés et que des enquêtes plus approfondies permettent de démanteler les filières de trafic qui continuent de menacer la faune gabonaise  », alerte le communiqué.

Le Gabon, qui abrite plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique, reste confronté à une pression croissante des trafiquants. Malgré les efforts des autorités et des ONG, le marché noir de l’ivoire demeure actif, alimenté par des filières locales et transnationales. Cette nouvelle arrestation vient rappeler la fragilité de la faune gabonaise et la nécessité d’une coopération plus étroite entre services de l’État et partenaires de la société civile pour enrayer ce fléau.

@info241.com
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