Gabon : Un gardé à vue décède après l’incendie de sa cellule en plein commissariat de police

Une épaisse zone d’ombre plane sur le décès d’Alexis Bouaka, un père de famille d’une cinquantaine d’années, survenu mardi dernier au Centre hospitalier régional Omar Bongo Ondimba (CHROBOM) de Makokou (Ogooué-Ivindo, nord est du Gabon). Arrêté la veille dans le cadre d’une enquête de viol à la suite d’une plainte déposée contre lui par sa propre fille, cet homme jusque-là sans emploi a trouvé la mort dans des circonstances qui laissent perplexes.

Selon les informations recueillies, Alexis Bouaka avait été interpellé puis placé en garde à vue au commissariat de Makokou, après que sa fille l’accusait de l’avoir violée. Quelques heures auparavant, le quinquagénaire avait déjà manifesté un état de détresse en tentant d’avaler une solution désinfectante (bétadine) dans l’enceinte même du commissariat. Prise en charge par des médecins, sa situation ne semblait plus mettre sa vie en danger, d’après le diagnostic du personnel soignant.
Mais le drame s’est noué quelques heures à peine après son retour en cellule. En début d’après-midi, un incendie inexpliqué s’est déclaré dans la geôle même où il se trouvait, provoquant de graves blessures sur le détenu. Rapidement extrait de la cellule par les agents de permanence, Alexis Bouaka a été transporté en urgence au CHROBOM. Malgré l’intervention des équipes médicales, il a succombé à ses blessures, les causes du décès étant attribuées à un arrêt cardiaque consécutif aux brûlures.
Les circonstances de cet incendie soulèvent de nombreuses questions. Selon des sources policières, rien ne laissait présager un acte volontaire ou accidentel : aucun objet potentiellement inflammable ni dispositif permettant d’allumer un feu n’avait été retrouvé sur le détenu, qui aurait été fouillé minutieusement. Par ailleurs, les premiers éléments de l’enquête ont exclu la piste d’un court-circuit d’origine électrique.
Ce drame met en lumière d’importantes lacunes en matière de sécurité et de surveillance dans les locaux de garde à vue mais interroge surtout sur l’origine véritable de l’incendie : accident tragique, acte de désespoir ou faille majeure dans la vigilance policière ? Pour l’heure, la police de Makokou, tout comme la famille du défunt, attendent les résultats d’une enquête annoncée pour lever le voile sur ces circonstances troublantes.
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