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Couacs aux candidatures : Oligui Nguema se mue en « commentateur » de ses propres défaillances

Couacs aux candidatures : Oligui Nguema se mue en « commentateur » de ses propres défaillances
Couacs aux candidatures : Oligui Nguema se mue en « commentateur » de ses propres défaillances © 2025 D.R./Info241

Michel Ongoundou Loundah, président du parti REAGIR, a vivement critiqué ce lundi la sortie de samedi de Brice Clotaire Oligui Nguema sur X sur les irrégularités des candidatures aux législatives et locales du 27 septembre. Dans une tribune libre, l’opposant s’étonne de voir le chef de l’État dénoncer lui-même des irrégularités dans la gestion des candidatures aux législatives et locales. « Comment le garant suprême des institutions peut-il se transformer en commentateur indigné, alors qu’il en est le sommet ? », interroge-t-il, comparant la situation à « un pompier qui dénonce un incendie tout en tenant le briquet  ».

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Pour REAGIR, la démarche présidentielle traduit un profond paradoxe : celui d’un homme cumulant les casquettes de chef de l’État, chef du gouvernement et chef du parti présidentiel, mais qui feint de découvrir les failles d’un système qu’il contrôle de bout en bout. « Un président responsable agit, tranche, réforme. Un président-commentateur observe et déplore  », martèle Michel Ongoundou Loundah, appelant à sortir de la « mise en scène » institutionnelle.

Un calendrier électoral « absurde » et un parlement « fantôme »

L’opposant s’est également insurgé contre le choix d’organiser les élections en pleine rentrée scolaire, période déjà éprouvante pour les familles gabonaises. Selon lui, l’État détourne ainsi ses ressources et ses priorités de l’éducation, pilier de l’avenir national, au profit d’une opération électorale précipitée. «  Le gouvernement affiche ses priorités : non pas restaurer, mais imposer  », fustige-t-il.

Il dénonce par ailleurs une « absurdité parlementaire » inédite. Dans ce schéma, explique-t-il, les députés sortants débattent sans voter, tandis que les entrants voteront sans avoir débattu. Résultat : « Ceux qui travaillent n’ont pas le dernier mot, et ceux qui votent ne savent pas ce qui a été discuté. Le Parlement devient un théâtre d’ombres  », raille-t-il, pointant un chaos institutionnel.

Financement opaque et parachutages politiques

Michel Ongoundou Loundah s’interroge aussi sur l’origine des fonds de l’Union pour la démocratie et le bien-être (UDB), capable de présenter des candidats partout sur le territoire malgré son manque d’ancrage. Selon lui, rien que pour les cautions, les sommes engagées dépasseraient les 400 millions de francs CFA. « D’où viennent ces fonds ? Qui les finance ?  », questionne-t-il, dénonçant un silence assourdissant du palais présidentiel sur cette opacité.

Dans la même veine, REAGIR accuse le pouvoir de multiplier les « parachutages absurdes  » de candidats sans base locale, tout en tolérant des ministres éclaboussés par des affaires judiciaires. Un paradoxe, insiste-t-il, pour un régime qui s’était promis exemplaire et qui, un an après le putsch du 30 août 2023, reproduit – « en pire » – les dérives qu’il prétendait combattre.

La souveraineté nationale sous-traitée

Enfin, le leader de REAGIR ironise sur la « dépendance extérieure » du pouvoir actuel. Il rappelle que certains litiges politiques ont été tranchés par le Congo, et que la gestion de la marque « Oliguiville » a été confiée à un cabinet camerounais. «  Et pourquoi pas externaliser aussi l’organisation du scrutin ?  », lance-t-il, moqueur.

Pour lui, cette incapacité flagrante à gérer les affaires nationales démontre que la « restauration des institutions » promise s’est transformée en simple décor de théâtre. « Le peuple gabonais n’a pas besoin d’un président-indigné, mais d’un président-décideur  », conclut Michel Ongoundou Loundah, promettant que REAGIR continuera à dénoncer « la comédie tragique » qui se joue au sommet de l’État.

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