Le SYNAMAG dénonce des atteintes graves et réclame le scalp du ministre Paul-Marie Gondjout
Le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMAG) a lancé une offensive contre le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout qu’il accuse d’avoir bafoué les principes fondamentaux de l’indépendance de la magistrature. Dans un communiqué publié le 11 janvier, signé par son président Landry Abaga Essono, le SYNAMAG s’insurge contre une admonestation adressée à une juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Libreville. Cette sanction, qualifiée de « cavalière », est perçue comme une atteinte grave aux fondements de l’État de droit.
Le syndicat rappelle que l’indépendance des magistrats est doublement garantie par la Constitution et par la loi n°040/2023 portant Statut des Magistrats. L’article 9 de cette loi stipule que les juges ne doivent subir « aucune influence, incitation, pression, menace ou intervention directe ou indirecte, de la part de qui que ce soit ». En matière disciplinaire, seul le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est habilité à prononcer des sanctions, conformément à l’ordonnance n°011/PR/2021 portant organisation et fonctionnement de cet organe.
La conférence de presse du syndicat de ce lundi
Le SYNAMAG estime donc que l’intervention directe du ministre constitue une entorse inacceptable à la séparation des pouvoirs et à l’autonomie de la justice. « Ce comportement met en lumière l’incapacité du ministre à respecter les principes fondamentaux de la République », déplorait le communiqué.
Cette affaire vient alimenter un climat de méfiance déjà présent entre le corps judiciaire et le ministre de la Justice. Selon le SYNAMAG, ces agissements illustrent un manque de respect des institutions et des magistrats, et soulèvent de sérieuses interrogations sur la capacité du ministre à conduire les réformes nécessaires pour redorer le blason du système judiciaire gabonais.
Face à cette situation, le syndicat a choisi d’interpeller directement le Président de la Transition, l’exhortant à examiner la gestion actuelle du ministère de la Justice. « Nous appelons le chef de l’État à prendre des mesures fortes pour garantir le respect des textes et restaurer la crédibilité de nos institutions judiciaires », a déclaré Landry Abaga Essono.
À l’issue de leur assemblée générale extraordinaire tenue le 13 janvier 2025, le SYNAMAG a haussé le ton. Dans une déclaration incisive, son président, Landry Abaga Essono, a exigé la mise à l’écart immédiate du ministre Paul Marie Gondjout. Ce dernier est accusé de « manquements graves » et d’une « incapacité manifeste » à garantir l’indépendance de la justice.
Le ministre, pour sa part, n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations. Mais au sein de l’opinion publique et des cercles politiques, cette situation relance le débat sur l’indépendance des institutions et les réformes nécessaires pour consolider l’État de droit au Gabon.
Pour le SYNAMAG, l’heure est grave. « Nous n’allons pas rester silencieux face à des dérives qui mettent en péril l’intégrité de la justice », martèle Landry Abaga Essono. Le syndicat appelle à une mobilisation générale des magistrats pour défendre leur autonomie et préserver l’équilibre des pouvoirs dans un contexte de transition politique délicate.
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