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Roger Buttin, cette école publique gabonaise invivable et redoutée de tous à Port-Gentil

Roger Buttin, cette école publique gabonaise invivable et redoutée de tous à Port-Gentil
Roger Buttin, cette école publique gabonaise invivable et redoutée de tous à Port-Gentil © 2022 D.R./Info241

L’école publique primaire Roger Buttin A, située dans le 4e arrondissement de Port-Gentil est aujourd’hui l’objet de toutes les critiques. Il ne se passe plus un jour sans qu’un parent d’élève ne fustige les conditions d’apprentissage qu’offre cet établissement inscrit dans le bassin pédagogique de l’Ogooué-Maritime. En effet, les enseignants de cette école sont à la peine. Elle souffre de tous les maux : les latrines sont obstruées, les matières fécales jonchent la cours, les odeurs d’urine empestent l’école, le braquage régulier etc sont là, les problèmes sociétaux que rencontrent l’administration, les éducateurs et les apprenants chaque jour qui passe.

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À ces problèmes, s’ajoute la difficulté d’enseignement. Là-bas, il existe un bâtiment le plus redouté par les éducateurs. Il s’agit entre autre du bâtiment communément appelé le « bloc » ou le « conteneur ». Il est constitué de quatre salles de classe hermétiquement closes. Dedans, on y trouve encore des salles de classe avec des effectifs de plus de 90 voire plus de 100 élèves.

Une école publique aux plusieurs maux

Ces écoliers s’asseyent pour la plupart à 3 ou 4 par table banc, comme des sardines dans une boite à huile. Conséquence : les salles ne sont pas aérées, les enfants étouffent, transpirent à grosses gouttes, suffoquent même et se déshydratent fréquemment. Tout ceci, au nez et à la barbe des responsables de la direction d’académie provinciale qui n’a toujours pas trouvé des solutions pérennes à ce problème posé par les enseignants via la direction de l’école.

Le très redouté bâtiment de cette école publique

« Les enfants sont obligés de sortir chaque 10 minutes parce que la salle chauffe. Parfois, on dispense nos cours aux marches d’escalier tellement la chaleur envahie la pièce. C’est insupportable pour nous. Chaque jour je suis obligé de dépêcher un garçon de Matanda pour qu’il m’apporte de l’eau salée afin d’essuyer le tableau pour que la craie tienne. La salle est fermée et il n’y a même pas un ventilateur au plafond comme ailleurs. Quelle est l’envie de transmettre le savoir dans ces conditions ? Aucune ! », déplore à Info241 un enseignant qui a tenu à garder l’anonymat.

Des problèmes à la pelle

Cependant, dans ce four, les odeurs nauséabondes qui émanent de ces salles de classe donnent des frissons au dos. Face à cela, écoliers et enseignants font un pas vers les hôpitaux à chaque fois pour des problèmes respiratoires. Et pourtant les dirigeants qui se sont succédés à la tête de cette école, ont indiqué les limites et les manquements de ces classes lors des rencontres. À ce jour ni l’inspecteur pédagogique ni la D.A.P n’a bougé le petit doigt.

Parmi toutes ces difficultés viennent surtout s’ajouter le manque de clôture. Aux heures des cours, plusieurs jeunes du quartier viennent envahir la cour de l’établissement pour s’adonner à des parties de football. Ce qui empêche les instituteurs de véritablement dispenser les cours dans ce vacarme quotidien. Pire, les clients du bar situé en face de la structure scolaire, se servent de cette occasion pour uriner à tout moment à l’intérieur de l’école, à proximité des classes et même devant des mineurs. Sans gêne, ils exposent à tout moment leurs parties intimes à cette jeunesse innocente.

Théâtre d’agressions en tout genre

Partant de là, les mégots de cigarettes ornent les couloirs ainsi que les serviettes hygiéniques pleines. Les préservatifs utilisés parfois remplis de semence traînent en longueur de journée aux abords de l’école. Le braquage régulier est également un phénomène récurrent qui fragilise le moral déjà bas des enseignants et des élèves. Dans un passé récent, en voulant échapper les éléments de la police judiciaire dans une course poursuite, un bandit de grand chemin s’était introduit dans l’école avec une arme blanche. Ce qui avait mis l’ensemble de l’école en émoi et créée la psychose chez les enfants.

« Le temps que l’on part se soulager, un incident peut survenir à notre absence. On fait comment si ça arrivait un jour ? Le problème c’est le manque de barrière. Les enseignants sont victimes de braquage. Moi-même j’ai déjà été braqué pendant que j’urinais. Si déjà y a pas de barrière, c’est pas engager un gardien qu’il pourrait embaucher. Donc on veut que le gouvernement prenne ses responsabilités afin de résoudre ce problème », rajoute notre enseignant.

L’État qui voudrait des meilleurs résultats, devrait un temps soit peu offrir par la même occasion des meilleures conditions de travail aux enseignants qui se plaignent chaque année des mêmes problèmes qui minent leur milieu de travail. Il faut dire que cette école était considérée autrefois comme étant l’économat de Total. Il y avait une crèche où tous les enfants des agents apprenaient. Après le départ de la société pétrolière, le bâtiment a très vite été transformé en établissement public. Aujourd’hui, il est laissé pour compte.

@info241.com
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