Un ado de 15 ans jeté sans pitié en prison pour outrage au président de la transition du Gabon
Apparemment, l’imploration du préfet d’Étimboué (Ogooué-Maritime) pour son petit-fils Sydney Moussavou Kouma, âgé de 15 ans, n’a pas trouvé grâce auprès des autorités judiciaires de Port-Gentil. Le jeune tiktokeur, qui s’était payé la tête 5 jours auparavant du général-président Oligui Nguema dans une courte vidéo de 10 secondes sur le réseau social, a été incarcéré sans ménagement à la prison de la ville vendredi dernier pour outrage au président de la République.
Le jeune tiktokeur amateur Sydney Moussavou Kouma croupit depuis le 27 septembre à la prison centrale de Port-Gentil. Malgré son jeune âge et les excuses de son grand-père préfet aux autorités de la transition, la justice gabonaise a été inflexible à son égard, faisant de lui l’un des nouveaux pensionnaires du monde carcéral gabonais, déjà connu pour ses prisons surpeuplées.
Quand Tiktok mène à la prison sous la transition
L’incident à l’origine de cette rigueur judiciaire remonte au 21 septembre. Cet après-midi-là, poussé par une envie folle de faire le buzz sur la toile, le jeune homme s’était filmé en train de se torcher avec un tee-shirt blanc à l’effigie du président de la transition. Bien que son visage y soit peu visible, la gendarmerie parviendra avec célérité, quelques heures plus tard, à identifier et arrêter le tiktokeur en herbes, qui entendait, entre autres, dénoncer qu’Oligui Nguema était un "menteur".
Le jeune homme tentant en vain de s’excuser
« C’est à cause de TikTok ! Je voulais simplement avoir de la visibilité sur les réseaux sociaux. Rien ne m’a poussé à faire ça. Je suis navré, désolé de ce que j’ai fait. Je m’excuse auprès du président ! Je mesure les conséquences », s’était excusé devant la presse mercredi dernier le jeune homme, rasé comme un vers lors de sa garde à vue par les gendarmes de la Direction générale des recherches (DGR), visiblement remontés contre cet adolescent irrespectueux sur la toile contre le général-président.
Une justice sans pitié contre les 10 secondes de gloire du jeune homme
Devant la gravité des faits, son grand-père Junior Boulikou, préfet du département d’Étimboué, avait même jugé bon de faire une déclaration vidéo pour implorer la clémence des autorités. « En ma double qualité de grand-père du mis en cause et de préfet d’Étimboué, je sollicite le pardon des autorités de la République. Nous nous engageons à tout faire pour que de telles choses ne se reproduisent plus », s’était-il excusé publiquement. Des excuses publics qui n’ont porté aucun fruit.
L’imploration rejetée du préfet et grand-père du jeune
La main d’un juge d’instruction du parquet de la République de Port-Gentil n’a pas tremblé, puisque cinq jours après sa vidéo, le jeune homme, sans casier judiciaire, a été incarcéré. La faute au Code pénal hérité de l’ancien régime, qui tendait à réprimer avec la plus grande sévérité les auteurs d’outrage à l’ancien président gabonais. Malgré l’ère de la restauration, la justice est restée fidèle à cette répression hors norme. Espérons seulement que cette incarcération décourage tous les Gabonais qui oseraient suivre les pas de ce jeune homme, qui "lit désormais l’heure" de la transition.
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