Bifaye Nziengue, « Mwana Wongo le puriste patriote » merci à l’altruiste que tu as été !
Bifaye Nziengue, âgé de 37 ans, professionnel en Archives et documentation, informaticien dans l’administration de l’UOB, acteur du Réseau des jeunes volontaires francophones du Gabon (JVF) a tiré sa révérence, samedi 30 avril 2017 à Libreville suite à un meurtre horrible. Poignardé affreusement par le funeste présumé Anatole Titus Békalé Obiang, actant sa folie de jalousie mortifère, acte d’une barbarie indescriptible perpétré par l’ex de ta concubine. Expression d’une lâcheté immonde laissant les siens et la communauté estudiantine gabonaise sans voix. « Mwana Wongo », « Le Puriste patriote », des surnoms auxquels tu t’es affublé et qui marqueront à jamais les années universitaires UOB de plusieurs générations d’étudiants et d’enseignants chercheurs.
Pour paraphraser Victor Hugo, « Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où nous sommes ». Repose en paix et que tes valeurs de volontariat, d’empathie, de générosité fraternelle, de don de soi rayonnent continuellement et que le Ciel te rende Justice. Pour cause d’un crime passionnel au quartier Cocotiers de Libreville, nous dirons de folie humaine, Bifaye Mwana Wongo tu as été enlevé atrocement à la vie. Tu as été assassiné par l’infâme présumé, Titus Békalé Obiang par des coups sanglants de couteaux au thorax. Alors, que tu étais paisiblement couché, sans armes, sans moyens de défense, sans pouvoir faire reculer ce foudroyant assassinat tangible.
Cette mort honteuse, coléreuse et effarouchée nous permet malheureusement de donner un écho aux propos de Christian Bobin : « La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant ». Pour tout te dire de là où tu te trouves, Bifaye ta mort prématurée tellement ensanglantée n’arrive pas toujours à trouver un brin de réalisme dans nos cœurs. Car la distance nous sépare tellement que beaucoup d’entre nous n’ont que les réseaux sociaux pour constater que tu n’es plus.
RIP Bifaye Nziengue, Mwana Wongo a.k.a Le Puriste patriote !
Oui les mots nous manquent pour te rendre un vibrant hommage. Car nous voulons avoir l’utopie que ces fragments d’expressions puisent revêtir le pouvoir divin de te faire revivre. Mais hélas, certes tu t’en vas, mais tu demeures vivant en Nous et pour toujours. Un lieu, le campus numérique francophone de Libreville (CNFL) de l’UOB, où Bifaye tu n’as cessé d’exprimer ton altruisme, ton sens du partage. Ta passion pour les technologies de l’information et de la communication a fait de toi un volontaire acharné à la tâche. Sacrifiant tes nombreux week-ends, après des semaines rudes à gérer des tensions et de sauts d’humeurs estudiantins afin d’assurer et permettre des formations gratuites et bénévoles aux TIC à de nombreux étudiants, enseignants et jeunes gabonais.
Je me rappelle comme si c’était hier Bifaye, de tes récriminations sur le sens que tu voulais donner à ce travail imbibé de volontariat. Oui Bifaye, tu es et tu resteras un modèle du don de soi pour l’avenir de la jeunesse gabonaise. Sans partie pris, tu as toujours incarné le sens du service et de l’amour pour autrui. Cet autre que tu as toujours su apporter ton amitié et ta fraternité légendaire. Tu laisses une grande communauté familiale endeuillée et attristée par ton envol poussé. Par ton départ précipité, où on a forcé la faucheuse à t’emporter. J’essaye de comprendre, que dis-je, d’intérioriser ou de me contraindre à admettre la pensée d’Abraham Lincoln : « Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie. C’est la vie qu’il y a eu dans les années ».
Oui Bifaye, épris de la valorisation culturelle gabonaise, « Mwana Wongo » tu as semé ton goût de la vie dans celles des autres, par le don de soi. Tu es et tu resteras à mes yeux un « Artiste dans l’âme ». Un altruiste rarissime, un vaillant guerrier challenger. Toujours prêt à aider, un étudiant à la bourre pour imprimer soit un document, soit un rapport de licence, un mémoire, un article déniché sur le net. Oui tu as œuvré à l’appropriation par plusieurs étudiants des usages intelligents de la navigation web, du traitement de texte et de la promotion des logiciels libres, « open office », « ubuntu ». Ton volontariat n’a jamais eu de prix et tu n’as jamais regardé le prix pour lequel tu te levais chaque matin arpentant les mapanes de LBV, repoussant les embouteillages.
Le « Puriste patriote », tu étais toujours enclin à aider et à être au service d’un personnel administratif, d’un enseignant ou d’un chercheur qui voulait étoffer un cours ou un article scientifique. « L’esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l’amitié le console », nous disait William Shakespeare, oui Bifaye « Mwana Wongo », mes consolateurs sont : ton amitié en or et hors normes, ton volontariat, ton altruisme, ton bénévolat, ta fraternité exceptionnelle, tes passions pour le numérique, tes fulgurances artistiques, ton goût pour la pop classique, toi le féru de Michael de Jackson, ton plaisir à arborer les styles de modes mêlant le chic-cool, ta classe vestimentaire même décontracté. Toutes tes qualités, au constat de cet au revoir fatal, réussiront-t-elles à nous consoler ? Non ça ne suffira jamais. L’expression "arracher à l’affection des siens" revêt tout son sens par ta tragique disparition.
Bifaye « Le Puriste patriote », tes citations web 2.0 essaimées sur ton profil Facebook résonneront toujours en Nous. Car tu as toujours mis en lumière, le philosophe de la vie que tu as été. Ces phrases deviendront cultes : « Pour réussir, vous devez d’abord être prêt à l’échec. PS : je vous présente le créateur du "DAB" affichant une photo de notre Prince Diamant fiston » ; « L’enfant qui sait se pencher sur l’animal souffrant saura un jour tendre la main à son frère en détresse » ; « Il ne faut pas re-ingurgité ce qu’on a vomi hier ». Sans oublier : « Le Temps guérit les douleurs et les querelles parce qu’on change, on n’est plus la même personne » ; « Celui qui ne donne pas un métier à son fils, le fait voleur » ; « Là où il y a l’amour, la nuit ne tombe jamais ». Le Puriste, je ne m’abuse si j’ai toujours vu en toi un héritier de Confucius. D’ailleurs, tu le citais à l’envie « Agis avec gentillesse, mais n’attends pas de la reconnaissance ».
Mais tu n’as jamais été dans l’imitation car tu as toujours fais preuve d’originalité avec le partage de tes pensées quotidiennes : « Ne commence pas ce que tu ne peux terminer. On se voit devant » ; « Ne confond pas la serviette et le torchon » ; « Le chien aboi mais le convoi reste concentré ». Ton humilité et ta modestie furent constantes et exemplaires. Ainsi, tu affirmais souvent : « Je ne suis pas Molière. Je dis les choses à ma manière #Nzala_Bola_Concept (besoin du village) ». En scandant : « Si tu as la force, on se voit devant ». Oui, nous n’avons pas de force face à ton décès. Nous sommes affaiblis. Tous ces précieux souvenirs fraternels entachés de ton sang par un meurtre sans fondement. Pour quels mobiles odieux ?
Toutefois, le pardon nous impose de nous surpasser en mémoire à ce que tu incarnes. Mon Frère Mwana Wongo, Puriste patriote de toujours, on se reverra très bientôt dans l’au-delà. Je l’espère avec ton sourire fraternel et ton amour de l’autre particulier. A contrario, aujourd’hui une meurtrissure immense, profonde nous affecte. Nos pleurs inondent continument les eaux de l’Ogooué. Cette pensée de Publius Syrus a tout son sens : « Même quand la blessure guérit, la cicatrice demeure ». Ta perte atroce laissera marquer une cicatrice abyssale et inguérissable pour toute une génération. « La mort est une surprise que fait l’inconcevable au concevable », nous donnons raison par ton arrachement cruel à la vie, à Paul Valéry. Repose en Paix très cher Puriste Patriote Bifaye Nziengue, et sache que tu resteras ancré en Nous, ad vitam aeternam.
Au Nom de tous tes Frères et Sœurs de cœur de Toujours et de toute ta Famille fatalement éplorés !
Ton petit frère de cœur Huram-Abi Rostano
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