Branchements anarchiques de courant : L’urgence d’agir pour éviter des drames à Port-Gentil
Électrocution, électrisation, décès et incendies sont les conséquences des branchements anarchiques de câbles de courant au Gabon en général, et à Port-Gentil en particulier, vitrine économique du pays. Ce phénomène persistant exige une intervention des pouvoirs publics.
À Port-Gentil, dans des quartiers tels que Sans Manguier, Badamier, Poaty, Matanda, Derrière l’hôpital de N’tchengué, Ngadi, Massuku, La Colombie, Siby, Fatima, Côte d’Azur et Fort de l’Eau, les branchements anarchiques de câbles de courant non réglementés sont souvent à l’origine d’incendies et d’électrocutions. Ces connexions informelles mettent en danger la vie des populations et compromettent la sécurité énergétique. « Mon enfant est mort il y a deux ans à cause de cela. Les câbles étaient immergés dans les petits lacs artificiels formés en saison pluvieuse, et là, il a été électrisé. Le choc était si violent qu’il en est mort, » regrette Jean-Robert Mboumba, père de famille à Côte d’Azur.
Parcours du combattant
Plusieurs types de branchements sont observés, soit par voie souterraine, soit en passant par les toits pour atteindre la destination voulue. La société de distribution de l’énergie oblige les demandeurs de compteurs électriques à payer des sommes allant de 500 000 FCFA, voire plus selon les témoignages recueillis sur le terrain. « Avoir un poteau électrique au Gabon, c’est un véritable parcours du combattant. Cela peut coûter la vie quand on veut prendre un compteur électrique pour être en règle. Si vous voyez ça, c’est simplement à cause des difficultés que présente la SEEG aux Gabonais. Tout le Gabon est comme ça, ce n’est pas seulement Port-Gentil, » explique Landry Bouanga Mitoumba.
Des installations de compteurs
Les électrocutions atteignent des proportions très inquiétantes en saison des pluies, et les incendies sont fréquents en saison sèche à cause de ces branchements anarchiques. « C’est le symbole d’un système de gouvernance défaillant depuis 1960. Quand il y a des coupures, il faut prier pour ne pas entendre parler d’incendie ici ou là. Car, quand le courant revient avec son intensité, tout saute comme des petits pétards à certains endroits, » précise Gilbert Ogoula.
Prise de conscience nécessaire
Le partage anarchique de l’électricité est souvent la cause de la destruction des appareils électriques et des baisses de tension dans les ménages. "On va encore faire comment si acheter un poteau électrique coûte une fortune ? On est obligé de voir avec le voisin s’il peut aider, sinon on reste dans l’obscurité," déplore Étienne Bignoumba.
Des câbles ça et là
La population doit prendre conscience de ce phénomène des branchements anarchiques des câbles de courant et des raccordements de fortune. Les quartiers sous-intégrés sont les plus exposés, avec pour corollaire le problème d’extension du réseau électrique. Les poteaux d’extension normalisés coûtent cher, et alors que la norme exigerait un poteau tous les cent mètres, les populations sont souvent établies à plus d’un kilomètre. Il est donc urgent que les autorités apportent une solution adéquate à cette problématique.
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