Une sœur d’Ali Bongo suspendue pour 5 ans par le Conseil supérieur de la magistrature gabonaise
Sale temps pour la magistrate Linda Pauline Epigat Bongo Ondimba, qui a été traduite lundi devant le conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) du Gabon. La demi-sœur de l’ex-président déchu Ali Bongo était jugée pour trois affaires devant le CSM. Elle a écopé de cinq ans de suspension de tout poste nominatif ainsi qu’une rétrogradation. Cette sanction frappe durement celle qui s’était affichée sur les réseaux sociaux lors d’un meeting de son frère durant la présidentielle annulée d’août dernier.
Les nouvelles autorités judiciaire de la transition ne badinent pas avec les magistrats qui enfreignent l’éthique ou adoptent des comportements hasardeux ou prétentieux. C’est le message envoyé par le conseil de discipline du CSM de ce 22 juillet, qui analysait 11 affaires de magistrats ayant manqué aux devoirs de leur profession. Sur les 11 magistrats traduits, 8 ont ainsi été condamnés par leurs pairs pour leurs incartades à la discipline.
Un des clichés à l’origine des ennuis disciplinaires de la magistrate
Si le conseil de discipline a prononcé un non-lieu pour sa sœur Audrey Balkisso Bongo Ondimba, également traduite lors de ce conseil, il n’en a pas été de même pour Linda Bongo. Magistrate et adepte des réseaux sociaux, elle ne cachait plus son militantisme pour le Parti démocratique gabonais (PDG, ex-parti au pouvoir renversé le 30 août 2023) alors dirigé par son frère. La magistrate s’était même affichée sur la toile avec des clichés pris lors d’un meeting de campagne présidentielle d’Ali Bongo.
Une désinvolture décriée par ses pairs qui constitue une violation flagrante de la Loi n°12/94 du 16 septembre 1994 imposant la neutralité aux magistrats. Au terme des travaux du conseil, la défenseure des droits des femmes et des enfants a écopé d’une inéligibilité de cinq ans et d’une rétrogradation de son grade du premier degré au second. Linda Bongo fait partie des quatre magistrats sanctionnés lors de ce conseil de discipline, dont le procureur de la République de Port-Gentil, Pierre Aperano Essongue.
Ces mesures disciplinaires illustrent la volonté des nouvelles autorités de transition de maintenir une rigueur et une intégrité sans faille au sein de la magistrature gabonaise, marquant ainsi une rupture nette avec les pratiques du passé.
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